Une étude, dont les résultats intitulés «An early geodynamo driven by exsolution of mantle components from Earth’s core» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, pour la première fois, de confirmer expérimentalement des prédictions théoriques qui expliquent le champ magnétique précoce de la Terre remontant à au moins 3,45 milliards d’années, alors qu'actuellement ce champ magnétique est causé par la croissance de la graine solide du noyau qui n'existe que depuis 1 milliard d’années.

Plus précisément, «la solidification du noyau au centre de la Terre, et la croissance de cette graine solide, sont les moteurs du champ magnétique actuel (géodynamo)», car «le fer rejette les éléments légers de la graine solide et les concentre dans le noyau liquide»: en remontant par convection à la surface du noyau, ces éléments légers alimentent la géodynamo moderne.

Comme «la graine est trop jeune (environ 1 milliard d’années) pour expliquer les observations paléo-magnétiques qui indiquent l'existence d'un champ magnétique sur Terre remontant au moins à 3,45 milliards d’années, voir 4,2 milliards d’années», il a été prédit que l’exsolution* d'oxyde de magnésium dans le noyau, en constituant une source importante d'énergie, pouvait «produire une dynamo ancienne». Pour que cela soit validé, il fallait montrer que cet oxyde de magnésium avait été incorporé au noyau lors de sa formation.

Dans l'étude ici présentée, il a été prouvé, grâce à la modélisation de la formation du noyau, «que l’oxyde de magnésium peut se dissoudre dans le fer aux très hautes températures rencontrées lors de la formation du noyau». Autrement dit, il a été montré que «des événements de températures extrêmes lors de la formation de la Terre, comme l’impact géant ayant formé la Lune», ont pu «apporter des quantités importantes d’oxyde de magnésium au noyau», qui ont pu, en refroidissant, générer le champ magnétique très ancien.

Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

* Exsolution