• Géophysique: des simulations montrent que des rifts magmatiques et peu magmatiques peuvent se développer dans des environnements géotectoniques similaires!____¤201504

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Dual continental rift systems generated by plume–lithosphere interaction» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, a permis de montrer, grâce à des simulations numériques sur la base d’observations nouvelles dans le Rift Est Africain, que l'ascension d'un panache venu des profondeurs du manteau expliquait à la fois l'ouverture d'un rift magmatique et d'un autre qui ne l'est pas, de sorte que la juxtaposition des rifts magmatique et non-magmatique, largement observée géologiquement, trouve finalement une explication.

     

    Rappelons, en effet, que si de nombreux rifts continentaux sont magmatiques, «c'est-à-dire jalonnés de volcans ou de fissures avec effusions de laves», il en est qui ne le sont pas. Cette observation a conduit à l'ouverture d'un débat «sur le mécanisme qui détermine le rifting continental, autrement dit la rupture continentale comme celle qui a conduit à l'ouverture de l'Atlantique par exemple».

     

    Deux modèles explicatifs sont ainsi mis en avant: d'un part, «sur la base de l’observation des rifts magmatiques», le modèle dit 'actif' soutient que le rifting continental est «le résultat de l'ascension de panaches mantelliques profonds (roches chaudes du manteau remontant vers la surface)», tandis que, d'autre part, celui du rifting 'passif', «sur la base de l’observation des rifts faiblement magmatiques», suppose que «les rifts continentaux résulteraient de l’étirement de la lithosphère continentale sous l’effet des forces tectoniques lointaines, c'est-à-dire de la tectonique des plaques».

     

    Comme «la partie centrale du Rift Est Africain est un laboratoire naturel pour étudier le rifting continental car elle juxtapose des branches magmatique (est) et peu magmatique (ouest) de chaque côté du craton Tanzanien», l'étude ici présentée a «cherché à comprendre ce comportement contrasté à l’aide d’un modèle numérique 3D à haute résolution prenant en compte la température et les propriétés mécaniques de la lithosphère et du manteau».

     

    Les calculs réalisés à partir de ce modèle, qui «simule l’ascension d’un panache de roches du manteau sous un craton continental en contexte faiblement extensif», font apparaître «que le panache est dévié par la racine du craton» et qu'il est «préférentiellement canalisé le long d’une des bordures du craton», ce qui conduit au «développement concomitant d’un rift magmatique et d’un rift peu magmatique de part et d’autre du craton».

     

    Ainsi, ces expériences numériques, qui «montrent de nombreuses analogies avec l’évolution observée du Rift Est Africain central», réconcilient «les modèles de rifting actif et passif au sein d’un même cadre dynamique et démontrent que des rifts magmatiques et peu magmatiques peuvent se développer dans des environnements géotectoniques similaires».

     

     


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