-
Géophysique: l'origine des cryptocontinents, ces structures au sein du manteau de la Terre révélées par la tomographie sismique, reste encore une énigme!____¤201607
Une étude, dont les résultats intitulés «Continent-sized anomalous zones with low seismic velocity at the base of Earth's mantle» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, permet de faire le point sur nos connaissances concernant les cryptocontinents, ces structures au sein du manteau de la Terre, révélées par la tomographie sismique *.
Rappelons tout d'abord que la tomographie sismique est une méthode géophysique utilisant l'enregistrement de l'arrivée des ondes sismiques émises lors de tremblements de terre pour imager l'intérieur de la Terre à l'instar de ce qui se fait dans le cadre de l'imagerie médicale. C'est ainsi qu'il est aujourd'hui possible de visionner «les mouvements de convection au sein du manteau, ainsi que les morceaux de plaques lithosphériques qui s’y engloutissent».
Dans le cadre de cette méthode, les anomalies dans les vitesses des ondes sismiques ont conduit à identifier «la présence dans le manteau inférieur, au voisinage de l’interface entre le noyau et le manteau, de deux masses importantes dont la température est plus élevée que celle des roches environnantes».
Ces deux masses, qui sont «situées sous l’Afrique et le Pacifique, à environ 2.900 kilomètre de profondeur» et «s’étendent sur plusieurs milliers de kilomètres», baptisées 'cryptocontinents' par certains, ont «reçu le nom de Grandes provinces d'anomalies des vitesses sismiques d'ondes de cisaillement, ou LLSP, pour Large Low Shear Velocity Provinces (LLSVP)». Leur température est plus élevée, car «les ondes sismiques s’y propagent plus lentement».
Du fait de leur température différente, on pourrait supposer «que ces zones du manteau ne sont pas stables et qu’elles devraient s’élever, tel des panaches mantelliques». Comme ce n’est pas ce qui est observé, l'hypothèse avancée est que ces masses ont une composition chimique différente qui les rend «plus denses que le manteau environnant».
Alors que l'origine de ces 'cryptocontinents' est pour le moment encore une énigme, l'étude ici présentée fait le point sur les recherches en cours. Des hypothèses alternatives sont présentées: soit «il pourrait s’agir de zones dans lesquelles se sont accumulés des restes de plaques océaniques subductées depuis des centaines de millions, voire des milliards, d’années», soit ces masses pourraient «être des restes du manteau datant d’il y a presque 4,5 milliards d’années, juste après la formation de la Terre, plus exactement d’une portion cristallisée de son ancien océan magmatique».
En tout cas, il apparaît «que la stabilité de ces cryptocontinents en font des points d'ancrage de certains panaches mantelliques à l’origine de points chauds, tels ceux d’Hawaï ou de Tahiti».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
Tags : Géophysique, 2016, Nature Geoscience, Terre, noyau, manteau, convection, cryptocontinents, tomographie sismique, ondes sismiques, points chauds
-
Commentaires