• Géophysique: le cratère de Chicxulub a abrité un système hydrothermal qui a altéré chimiquement et minéralogiquement environ 150 000 km3 de la croûte terrestre!____¤202006

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Probing the hydrothermal system of the Chicxulub impact crater» ont été publiés dans la revue Science Advances, révèle que le cratère de Chicxulub (Yucatan) a abrité un système hydrothermal qui a altéré chimiquement et minéralogiquement environ 150 000 km3 de la croûte terrestre. Le fait que de tels systèmes hydrothermaux ont dû exister par milliers pendant la période de bombardement intense que la Terre a connu il y a 3,8 milliards d’années, suggèrent qu'il existait alors des environnements favorables au développement des organismes thermophiles et hyperthermophiles.

     

    Rappelons tout d'abord qu'il y a 66 millions d’années, «un astéroïde percutait la Terre au large du Yucatan actuel, provoquant la disparation des dinosaures et laissant derrière lui le cratère de Chicxulub» de 180 km de diamètre, qui «est l’une des grandes structures d’impact les mieux préservées sur Terre».

     

    Dans le cadre des programmes IODP et ICDP, un forage profond a eu lieu en 2016 sur cette structure «atteignant 1335 mètres de profondeur sous le fond marin au niveau de l’anneau central du cratère». L'analyse des échantillons prélevés a «montré que le cratère avait abrité un système hydrothermal qui avait altéré chimiquement et minéralogiquement environ 150 000 km3 de la croûte terrestre».

     

    Concrètement, «certains des minéraux formés pendant cette phase d’altération hydrothermale indiquent des températures de fluide de 300 à 400°C, suggérant un temps de refroidissement nécessairement long». En outre, «les minéraux magnétiques (magnétite) formés pendant l’activité hydrothermale» ont «enregistré les variations du champ géomagnétique lors de leur cristallisation» qui prouvent «que l’activité hydrothermale a recouvert au moins une inversion du champ magnétique».

     

    Cet enregistrement magnétique, «combiné à l’âge absolu de l’impact, obtenu par des méthodes radiométriques», indique «que le système hydrothermal était toujours actif, avec des températures potentiellement supérieures à 250°C, au moins 150 000 ans après l’impact». Enfin, «une approche combinant minéralogie, géochimique et modélisation numérique» révèle «que l’activité hydrothermale pourrait avoir finalement persisté pendant plus de deux millions d’années».

     

    Ainsi, ce système hydrothermal «pourrait avoir fourni des conditions idéales pour la vie microbienne». L’existence de ces potentiels habitats terrestres profonds suggère «que la vie sur Terre aurait pu apparaître dans ce type de niche environnementale». Comme de tels systèmes hydrothermaux ont dû «exister par milliers pendant la période de bombardement intense que la Terre a connu il y a 3,8 milliards d’années», il y avait là «des environnements favorables au développement des organismes thermophiles et hyperthermophiles».

     

     


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