• Géophysique: les sédiments du lac Malawi indiquent que la dernière éruption du supervolcan Toba, il y a environ 73.000 ans, n'a pas été aussi catastrophique qu'on l'a dit!____¤201802

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Subdecadal phytolith and charcoal records from Lake Malawi, East Africa imply minimal effects on human evolution from the ~74 ka Toba supereruption» ont été publiés dans la revue Journal of Human Evolution, révèle, grâce à l'analyse des restes végétaux fossilisés dans les sédiments du lac Malawi situé dans l'est africain, que la dernière éruption du supervolcan Toba, il y a environ 73.000 ans («à plus ou moins 4.000 ans près»), accusée d'avoir provoqué un hiver volcanique dévastateur qui aurait anéanti nos ancêtres, n'a pas été aussi catastrophique.

     

    Rappelons tout d'abord que cette éruption a été d'une violence inouïe comme le prouve l'étendue de la caldeira qu'elle a laissée, comblée par le lac Toba, «le plus grand lac volcanique du monde, situé sur l'île de Sumatra, en Indonésie». Une théorie catastrophiste estime que «l'éruption aurait provoqué un hiver volcanique d'au moins six ans et un refroidissement du climat mondial durant un millénaire, ce qui aurait décimé les êtres vivants de l'époque, dont les hommes modernes».

     

    Cette théorie a l'avantage de fournir «une explication au manque de diversité génétique observé au sein de l'humanité aujourd'hui» (à cause de cette catastrophe, «nous serions tous issus d'une population humaine très réduite (phénomène appelé goulot d'étranglement)»), mais l'étude de paléoécologie ici présentée la remet en question.

     

    Plus précisément, ce travail a analysé «des microfossiles végétaux, appelés phytolites (ce qu'il reste des plantes après leur mort naturelle ou suite à des feux de forêt), et des échantillons de charbon dans les sédiments du lac Malawi.

     

    Les échantillons ont été récoltés dans «la couche correspondante à la superéruption du Toba», repérable car «elle contient des cristaux et du verre caractéristiques d'une éruption volcanique». Ils «couvrent une période de 300 ans, soit 100 ans avant et 200 ans après l'éruption» et «proviennent «de deux points distants de 100 km : le centre du lac, au niveau des régions de basse altitude, et son extrémité nord, à proximité des montagnes».

     

    Selon cette étude, «une catastrophe de grande ampleur devrait avoir provoqué des feux de forêts» et, du fait que la végétation serait parti en fumée, «on devrait observer un pic significatif de la quantité de charbon dans les sédiments du lac». Surtout, «un hiver volcanique devrait avoir détruit la flore, que ce soit en basse ou haute altitude».

     

    En fait, «bien que l'éruption du supervolcan ait effectivement diminué les précipitations et ravagé les forêts de montagne», aucun «changement significatif sur le couvert végétal des régions de basse altitude» n'a été repéré alors que «c'est là que tout se joue». Il en résulte que «les effets ne sont pas à l'échelle de l'hiver volcanique destructeur décrit par la théorie de la catastrophe de Toba».

     

    L'absence d'hiver volcanique fort implique que «les populations d'Afrique de l'Est, berceau de l'humanité, sont restées sauves». Ainsi, «les groupes humains présents à l'époque aux alentours du lac Malawi», qui «vivaient essentiellement en basse altitude et non en montagne, d'après les sites archéologiques qui ont été retrouvés», n'ont très probablement pas «été décimés par l'éruption».

     

     


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