Une étude, dont les résultats intitulés «A New Paradigm for Large Earthquakes in Stable Continental Plate Interiors» ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters, a permis d'expliquer l’occurrence des séismes inattendus observés dans les régions continentales stables, en dehors des frontières des plaques tectoniques.

Rappelons tout d'abord que «les régions continentales stables, hors des frontières des plaques tectoniques, sont le lieu de séismes inattendus et énigmatiques, qui, même s'ils sont relativement rares, «affectent des régions non préparées» en faisant «systématiquement de forts dégâts». De plus, ces séismes «posent des problèmes spécifiques pour l’installation et le dimensionnement d’ouvrages sensibles, nucléaires par exemple, dans des zones réputées géologiquement stables».

Pour expliquer «les caractéristiques connues, mais non comprises, des séismes intraplaques, notamment leur caractère non persistant, leur occurrence en essaim, et leur apparente migration en fonction du temps», l'étude ici présentée part du principe que ces séismes sont «déclenchés par des perturbations transitoires et locales des forces tectoniques, et non par l’accumulation lente de ces forces sur des failles persistantes comme dans le cas des frontières de plaques».

Plus précisément, ces perturbations, qui «peuvent être d’origine externe et résulter par exemple d’épisodes d’érosion rapide ou de variations hydrologiques du sous-sol», ont la capacité de «vaincre la résistance de failles déjà proches de la rupture, qui libèrent alors l’énergie élastique accumulée dans le volume de la croûte continentale sur plusieurs millions d’années».

De ce fait, «dans ce nouveau modèle, l’aléa sismique dans les régions continentales stables» serait «plus distribué que ce qu’indiquent les paléoséismes, la sismicité actuelle, ou les mesures géodésiques».