• Géophysique: un réchauffement de l'Atlantique équatorial à l'Éocène supérieur met en lumière un nouveau mécanisme de formation des glaces en Antarctique il y a 33.7 Ma!____¤201610

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Equatorial heat accumulation as a long-term trigger of permanent Antarctic ice sheets during the Cenozoic» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de mettre en évidence un réchauffement de l'océan Atlantique équatorial à l'Éocène supérieur et de proposer, de ce fait, un nouveau mécanisme de formation des glaces permanentes qui se sont établies en Antarctique à la limite Éocène-Oligocène (~ 33.7 Ma).

     

    Notons tout d'abord que «les grandes lignes de l’évolution climatique de la Terre sont relativement bien contraintes pour le Cénozoïque *»: en effet, «la chute progressive des pressions partielles de CO2 atmosphériques (pCO2) et le refroidissement long terme de la Terre traduisent le passage d'un régime climatique de type Greenhouse à Icehouse».

     

    Cependant, cette évolution n’a «pas été linéaire ni continue, mais a été entrecoupée au Paléogène d'une phase de croissance brutale de la calotte polaire antarctique dont les facteurs déclencheurs sont encore débattus : niveau-seuil de pCO2 en dessous duquel le continent austral s'englace ou ouverture de seuils tectoniques (Passage de Drake et de Tasmanie) qui permettent les circulations océaniques autour de l'Antarctique».

     

    Dans ce contexte, «grâce à une approche sédimentologique et biogéochimique novatrice permettant la reconstruction conjointe de l'évolution des températures des eaux de surface et des pCO2», l'étude ici présentée apporte «un nouvel éclairage sur la transition climatique Greenhouse - Icehouse de Éocène – Oligocène (EOT)».

     

    Plus précisément, l'analyse de la géochimie isotopique des coccolithes** a mis en lumière «une phase de réchauffement importante (+6 °C) de la ceinture intertropicale qui a débuté quatre millions d’années avant la glaciation». Comme «ce réchauffement précédant une glaciation majeure de l’histoire de la Terre est un élément nouveau et déterminant», il confère «une vision plus globale à l’hypothèse initialement proposée par James Kennett dans les années 70 pour expliquer la mise en glace de l'Antarctique».

     

    En effet, ces données nouvelles prouvent «que la répartition latitudinale de chaleur à la surface des océans a été bouleversée plusieurs millions d'années avant la glaciation elle-même». Le mécanisme proposé est que le réchauffement équatorial «traduit la contraction des gyres subtropicales et une réduction du transfert latitudinal de chaleur de l'équateur vers les pôles, qui ont ainsi largement contribué au refroidissement des hautes latitudes et à la pérennisation d’une calotte glaciaire Antarctique».

     

    Ce travail, qui «est le fruit de plusieurs années de développements méthodologiques», montre «que la géochimie des coccolithes, encore largement sous-exploitée, a un très fort potentiel pour mieux contraindre les paléoclimats au cours du Méso-Cénozoïque».

     

     

    Liens externes complémentaires (sources Wikipedia)

     Cénozoïque

    ** Coccolithes

     

     


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