-
Géophysique: une grande partie du carbone terrestre pourrait provenir d'un embryon de planète ressemblant à Mercure qui serait entré en collision avec la Terre primitive!____¤201609
Une étude, dont les résultats intitulés «Carbon and sulfur budget of the silicate Earth explained by accretion of differentiated planetary embryos» ont été publiés dans la revue Nature Geoscience, décrit un scénario différent de l'hypothèse actuelle concernant l'origine du carbone terrestre: alors que pour celle-ci ce carbone est «un cadeau des météorites, tombées sur la jeune Terre environ cent millions d'années après la formation du Système solaire» («lesquelles auraient aussi apporté du soufre, de l'azote et de l'hydrogène»), pour ce nouveau scénario, une grande partie de notre carbone proviendrait d'un embryon de «planète ressemblant à Mercure (4.880 km de diamètre), entré en collision avec la Terre primitive, il y a environ 4,4 milliards d'années».
Indiquons tout d'abord, que le problème de l'origine du carbone, «si essentiel à la vie telle que nous la connaissons», se pose car cet élément «n'est pas rare dans le manteau terrestre (dont les échanges avec la surface sont incessants) alors que le stock originel de cet élément volatil aurait dû soit être évaporé dans l'espace peu après la formation de la planète, encore en fusion, soit progressivement enfoui dans ses entrailles, étant donné ses affinités avec les alliages riches en fer qui composent le noyau».
Le scénario nouveau présenté ici a été suggéré par des études sur la composition d'autres corps rocheux voisins de la Terre, comme Mars et Mercure. Alors que la composition de base conventionnelle du noyau terrestre est faite de fer et de nickel et de carbone, ce travail a exploré, en recréant en laboratoire «les pressions et les hautes températures régnant à l'intérieur des corps planétaires», des alliages très riches en soufre et riches en silicium «en partie parce que le noyau de Mars est supposé riche en soufre et celui de Mercure considéré comme relativement riche en silicium».
Comme, suivant les niveaux de soufre et de silicium apportés, «le carbone pourrait être relargué dans le manteau de silicates», un scénario envisageable, pour expliquer le ratio carbone-soufre et l'abondance de carbone, «est qu'une planète embryonnaire comme Mercure, qui avait déjà formé un noyau riche en silicium, est entrée en collision avec la Terre, laquelle l'a absorbée»: il est essentiellement supposé qu'en vertu de la dynamique de ce corps relativement massif, «le noyau de cette protoplanète ait directement atteint celui de la Terre encore jeune, et que le manteau du premier, riche en carbone, se soit mélangé à celui de notre jeune planète».
Pour le moment, ce scénario «fonctionne très bien pour l'abondance carbone-soufre». Cependant, pour qu'il soit conforté, il va falloir vérifier qu'il est également «en accord avec les concentrations des autres éléments volatils présents».
Tags : Géophysique, astronomie, 2016, Nature Geoscience, Système solaire, Mercure, Mars, Terre, carbone, noyau, fer, soufre, silicium, azote, hydrogène
-
Commentaires