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Géophysique: une large dépression circulaire de 14 kilomètres de diamètre, dans les montagnes du nord du Nicaragua, résulte de l’impact d’un astéroïde il y a 800 000 ans!____¤201903
Une étude, dont les résultats intitulés «Pantasma: Evidence for a Pleistocene circa 14 km diameter impact crater in Nicaragua» ont été publiés dans la revue Meteoritics and Planetary Science, révèle qu'une large dépression circulaire de 14 kilomètres de diamètre dans les montagnes du nord du Nicaragua, nommée Pantasma, résulte de l’impact d’un astéroïde il y a 800 000 ans alors que jusqu'ici cette dépression circulaire «dans les roches volcaniques» était «réputée provenir d’un effondrement volcanique».
Plus précisément, «une étude de terrain menée en 2016 et les analyses pétrologiques et géochimiques du matériel récolté» montrent «que cette dépression résulte de l’impact d’un astéroïde qui aurait eu lieu il y a 800 000 ans, un événement beaucoup plus récent que le volcanisme local».
Concrètement, «la datation a été obtenue par la radiochronologie Argon/Argon sur un verre produit par l’impact», dont la formation par impact «est démontrée par la très faible teneur en eau et la présence de deux phases de haute pression polymorphes du quartz et du zircon: la coesite et la reidite».
En fait, «les conditions pendant l’impact sont estimées à une température supérieure à 2000°C et une pression supérieure à 30GPa». En outre, «une brèche d’impact trouvée dans le centre du cratère révèle la trace de matière extraterrestre, démontrée par les rapports isotopiques du chrome».
Par ailleurs, «la composition isotopique de l’impacteur en provenance de la ceinture d’astéroïdes correspond à une chondrite ordinaire» et «la modification de la forme du cratère par l’érosion très active de la région a été modélisée et est compatible avec l’âge de l’impact».
Ainsi, «Pantasma est le premier cratère d’impact découvert en Amérique centrale, et seulement le quatrième de plus de dix kilomètres et de moins de trois millions d’années connu sur Terre (avec les cratères de Bosumtwi au Ghana, Zhamanshin au Kazakhstan et Hiawatha au Groenland, publié en 2018)».
Au bout du compte, cette étude «confirme qu’il reste de nombreux gros cratères exposés en surface à découvrir sur Terre, de préférence dans les régions reculées (telle que le Groenland) ou peu étudiées (Afrique, Amérique latine, Asie), où la densité de gros cratères connus est en moyenne cinq fois plus faible qu’en Europe, Amérique du Nord et Australie» («le premier groupe de continents compte seulement quatorze cratères de plus de dix kilomètres exposés en surface, soit deux fois moins que le deuxième groupe, alors que sa superficie est plus du double»).
Dans le prolongement de cette étude, les auteurs proposent également «de tester l’hypothèse que le champ de verres d’impact distal (tectites) découvert au Belize par le géologue pétrolier Jean Cornec, 500 km plus au nord, provient du cratère de Pantasma», car «les ages Argon/Argon sont concordants ainsi que la composition isotopique et chimique». Surtout, «le couple (tectite du Belize, cratère de Pantasma) présente des caractéristiques très proches du couple (tectite de Côte d’Ivoire, cratère de Bosumtwi), y compris le même type d’impacteur».
Tags : Géophysique, 2019, Meteoritics and Planetary Science, astéroïdes, impacts, cratères, chondrites, quartz, zircons, verre, Pantasma, Hiawatha, tectites
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