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Géophysique: une modélisation laisse penser qu'il existe une augmentation des risques pour les populations voisines de la caldeira des champs Phlégréens, un supervolcan mythique!____¤201612
Une étude, dont les résultats intitulés «Magmas near the critical degassing pressure drive volcanic unrest towards a critical state» ont été publiés dans la revue Nature Communications, laisse penser en se basant sur une modélisation d'un des mécanismes d'éruptions volcaniques qu'il existe une augmentation des risques pour les populations voisines de la caldeira des Campi Flegrei, plus connus sous le nom de champs Phlégréens, un supervolcan mythique.
Rappelons tout d'abord que cette caldeira, «située tout près de la ville de Naples et du Vésuve» menace «au moins un demi-million de personnes» en cas de reprise importante de son activité volcanique. Étant donné la densité de population à cet endroit, les signes avant-coureurs d'éruptions dans les Campi Flegrei sont «particulièrement inquiétants s'ils sont réels, même s'il ne s'agit pas d'une super-éruption (la toute dernière, très modeste, remonte au 29 septembre 1538 à l'est du lac d'Averno et a donné naissance au Monte Nuovo)».
La surveillance des champs Phlégréens a déjà permis d'identifier «deux épisodes particulièrement spectaculaires de soulèvement de plus d'un mètre cinquante, à chaque fois, de la région au début des années 1970 et 1980, cumulant au total presque 3,5 m en 1985», mais, ensuite, est survenue «une déflation lente mais constante accompagnée de petits épisodes de gonflements».
Si ces mouvements du sol, qui «peuvent être interprétés comme un réapprovisionnement en magma du supervolcan», pourraient «indiquer une éruption imminente», la déflation «de presque un mètre depuis les années 1980» est là pour rassurer. Cependant, depuis 2012, «une reprise du gonflement de la caldeira, avec une accélération du phénomène» a été constatée.
Or, comme «au total, il ne s'agit que d'environ 40 cm» et qu'il a également été observé «que les fumerolles dans la région sont plus chaudes et que le taux de CO2 par rapport à celui d'H2O a augmenté, ce qui va dans le sens d'une dépressurisation du magma avec libération de plus de gaz carbonique, à la façon d'une bouteille d'eau gazeuse débouchée», il n'est pas évident «d'en conclure que l'on se rapproche vraiment d'une éruption».
Néanmoins, du fait que «deux volcans, celui de Rabaul en Nouvelle-Guinée et de Sierra Negra dans les îles Galapagos, sont entrés en éruption après avoir gonflé à un rythme similaire à celui observé ces dernières années dans la région des Campi Flegrei», l'étude ici présentée a pu établir l'existence d'une pression critique de dégazage (critical degassing pressure, ou CDP en anglais) conduisant à une brusque libération de vapeur d'eau lorsque du magma est en interaction avec des roches dans une région parcourue par des fluides hydrothermaux».
Comme «cette libération peut conduire à une éruption», il se pourrait «que le magma sous les champs Phlégréens ne soit plus très loin de cette pression critique», ce qui peut alimenter l'inquiétude.
Tags : Géophysique, géologie, 2016, Nature Communications, volcans, supervolcans, fumerolles, CO2, vapeur d'eau, éruptions, magma, pression critique, caldera
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