• Ingénierie: des nanoparticules ont rendu visible le spectre infrarouge par des souris, qui, comme les humains, sont normalement incapables de percevoir ces longueurs d'onde!____¤201903

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Photoredox catalysis using infrared light via triplet fusion upconversion» ont été publiés dans la revue Nature, a permis, grâce à des nanoparticules, de rendre visible le spectre infrarouge par des souris, qui comme les humains sont normalement incapables de percevoir ces longueurs d'onde.

     

    Rappelons tout d'abord que si le spectre des longueurs d'onde visible s'étend de 380 à 740 nanomètres, la longueur d'onde de l'infrarouge (IR) «est comprise entre 750 nm et 0,1 mm environ». Ce spectre infrarouge est notamment «utilisé par les lunettes de vision nocturne qui le convertissent en lumière visible selon son intensité», car des ondes infrarouges «sont émises par les objets chauds (comme un corps humain ou un moteur de voiture)».

     

    Pour sa part, l'étude a fait appel «des nanoparticules dites 'à conversion ascendante' qui convertissent les photons IR en photons dans le spectre visible» et qui ont été injectées «dans les yeux de souris» et sont «venues se fixer aux cellules photoréceptrices de l'œil».

     

    Alors que «ces bâtonnets et cônes absorbent normalement uniquement la lumière visible que le cerveau interprète pour donner la vue», les nanoparticules, «qui 'traduisent' la lumière de l'ordre de 980 nm en longueur d'onde plus courte (535 nm, soit la longueur d'onde du vert)», ont dotés les souris d'une «vision infrarouge tout en conservant leur vision du spectre habituel».

     

    Au bout du compte, il a été constaté que «les nanoparticules sont restées fixées près de 10 semaines avec un minimum d'effets secondaires (la cornée est restée un peu trouble au départ mais cela s'est rapidement dissipé)». Durant l'expérience, la souris a «pu reconnaître différentes formes éclairées par la lumière IR et invisibles par l'œil humain, comme un triangle ou un cercle». Il a été «vérifié que les pupilles se contractaient et que le système nerveux de la rétine et du cortex visuel était bien activé».

     

    Du fait de «la similitude entre les systèmes de visions de la souris et de l'homme», il est probable que cela pourrait fonctionner chez l'humain, mais «il n'est pas certain que le cerveau puisse correctement interpréter ces nouveaux signaux». D'autre part, «si les nanoparticules ne semblent pas avoir d'effet indésirable dans l'immédiat, des injections répétées (l'effet étant transitoire) pourraient peut-être s'avérer néfastes pour les yeux à long terme». C'est pour cela que les chercheurs travaillent «à l'élaboration de nanoparticules organiques plus compatibles avec la physiologie de l'œil humain».

     

    Ainsi, ces travaux paraissent ouvrir un vaste champ d'applications puisque ces nanoparticules pourraient être utilisées dans les domaines militaires ou de la sécurité en dotant «les intervenants d'une vision nocturne temporaire» et aussi être employées à «restaurer des défauts visuels, en modifiant ou en intensifiant certaines couleurs», en particulier, il apparaît «possible d'améliorer la perception des couleurs chez les personnes souffrant de dégénérescence maculaire, une des principales causes de perte de vision liée à l'âge».

     

     


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