Une étude, dont les résultats intitulés «Quantum computational advantage using photons» ont été publiés dans la revue Science, rapporte que l'ordinateur quantique Jiuzhang serait 10 milliards de fois plus puissant que le processeur Sycamore de Google qui, selon cette entreprise, détenait la couronne depuis 2019.

Relevons tout d'abord que cet accomplissement est le fruit d'un financement gouvernemental chinois «de plus de huit milliards d'euros, pour un pays à la pointe dans le domaine de l’internet quantique». Par ailleurs, «quelques différences structurales» opposent le processeur de Google et Jiuzhang.

Concrètement, alors que «le premier repose sur des matériaux supraconducteurs, le second s'appuie quant à lui sur des circuits optiques pour réaliser un protocole que l'on appelle un échantillonnage de bosons (GBS)». Plus précisément, «un flux parallèle de photons est envoyé vers un labyrinthe de prismes et de miroirs, et la distribution de chaque photon est mesurée à la sortie du parcours».

Il se trouve que «là où des ordinateurs classiques peineraient à tenir le compte», puisque «le meilleur superordinateur chinois aurait besoin de 2,5 milliards d'années pour calculer les résultats de cette opération avec les mêmes résultats», le processeur quantique de Jiuzhang «n'a besoin que de trois minutes».

Au bout du compte, si cet outil «se révèlera surtout utile dans la réalisation de GBS et s'il est inconcevable de faire tourner Windows sur cette machine, le pas franchi est néanmoins notable et encourageant pour l'avenir de l'informatique quantique». Soulignons toutefois que ce sont les auteurs de cette étude qui ont choisi la vitesse pour définir le vainqueur en terme d'indicateur de progrès alors que Jiuzhang et Sycamore ont été conçus «pour traiter des tâches différentes».