Une étude, dont les résultats ont été publiés dans la revue Physical Review Letters, a permis de déterminer comment le son est atténué dans la mousse de savon. Cette avancée ouvre la voie à la création de sondes acoustiques, qui permettront de contrôler la qualité des mousses utilisées dans l'industrie, notamment minière et pétrolière.

Les expériences ici présentées, réalisées en vue d'«ajouter les mousses de savon à l'inventaire des matériaux sondables par les ondes acoustiques», ont mis en évidence «que la propagation du son est très différente selon la fréquence de l'onde utilisée».

L'explication part du fait que «la mousse est composée d'air à 90% et de liquide» réparti «entre des films et des canaux qui les soutiennent», ces deux structures ayant des géométries et des masses très différentes, puisque «les films ont une grande surface pour une faible masse tandis que les canaux sont plus étroits mais plus massifs».

Ainsi, «la vibration de l'air due à l'onde acoustique entraîne les films qui tirent sur les canaux». Il en résulte plusieurs cas de figure, qui éclairent le mystère de l'acoustique des mousses de savon.

Tout d'abord, à basses fréquences, «la vitesse du son est très faible (environ 30 mètres par seconde)»  de sorte que «le son est ralenti par le mouvement coordonné des films et des canaux», sans être cependant bloqué.

Ensuite, à hautes fréquences, «la vitesse du son devient plus importante (environ 220 mètres par seconde)» et «seuls les films bougent» permettant au son de traverser également la mousse.

Le dernier cas de figure se présente avec les fréquences intermédiaires: dans cette situation, «les films se comportent anormalement» car «ils se déplacent 'à l'envers', c'est-à-dire qu'ils bougent vers la gauche quand l'air déplacé par le son les pousse vers la droite, ce qui empêche un déplacement des canaux»: les bulles de savon bloquent alors le son dans une large gamme de fréquences.