Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Science, ont permis de synthétiser un chromosome de la levure de bière Saccharomyces cerevisiae, ce qui n'avait jamais été pour chez un organisme eucaryote.

Cette étude, réalisée dans le cadre du projet Sc2.0 qui vise à construire un génome synthétique entier de la levure de bière, représente une étape importante vers l'élaboration d'un génome dont la stabilité est contrôlée.

Cette recherche «s’inscrit dans le mouvement de la biologie de synthèse» et la méthode systématique employée consiste à «déstabiliser le génome à volonté», puis à «sélectionner les variants ainsi obtenus qui possèdent les caractéristiques souhaitées» afin de permettre d'optimiser le génome introduit dans l'organisme étudié.

Plus précisément, ce chromosome fonctionnel est en premier lieu réduit, car «ses régions silencieuses et non codantes» ont été supprimées. De plus, il comporte des séquences génétiques supplémentaires pour «agir sur chaque gène non essentiel du chromosome de façon indépendante».

Ce dispositif correspond à la nécessité «d’observer directement l’effet de l’extinction d’un ou plusieurs gènes non essentiels sur la viabilité de l’organisme et sa multiplication» dans le chromosome synthétique: en effet, «sur les quelque 6000 gènes que compte le génome de la levure, environ 5000 sont non essentiels», car «leur extinction individuelle n’est pas létale pour l’organisme», mais, par contre, «l’extinction simultanée de plusieurs de ces gènes peut lui être fatale».

Comme «chaque gène non essentiel a été flanqué d’une séquence qui permet de déclencher son évolution accélérée ou de le supprimer», il est, par exemple, apparu «que certaines combinaisons de variants ralentissent la croissance des levures, tandis que d’autres l’accélèrent de façon drastique».