Une étude, dont les résultats intitulés «FEN1 endonuclease as a therapeutic target for human cancers with defects in homologous recombination» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de mettre au point un hydrogel capable d'imiter certaines fonctions du cerveau, puisque «tout comme nous, il peut apprendre et oublier des informations».

Relevons tout d'abord que les hydrogels, «présentés pour la première fois au XIX^e siècle», sont «des matériaux flexibles composés, comme leur nom l'indique, d'une part importante d'eau contenue dans une architecture de chaînes de polymères hydrophiles». Leurs qualités «en font des alliés de taille dans des domaines aussi variés que la médecine, l'agriculture ou encore la physique quantique».

Dans ce contexte, l'étude ici présentée démontre «comment les hydrogels peuvent imiter certaines fonctions mémorielles des tissus cérébraux» en utilisant un hydrogel composé à 45 % d'eau et «placé entre deux plaques de plastique, celle du dessus ayant été préalablement évidée par endroits pour créer des formes (comme un avion) et des lettres (comme le mot GEL).

Cet ensemble a été «immergé dans un bain d'eau froide dans le but de le stabiliser, puis dans un bain chaud» où «l'hydrogel peut se gorger d'eau au niveau des zones exposées (là où la plaque a été découpée), créant ainsi une impression en relief du motif sur sa surface (naissance du souvenir)». Ensuite, «de retour dans le bain froid, le motif devient opaque via un processus baptisé 'frustration de structure' (consolidation du souvenir), puis l'hydrogel libère petit à petit toute l'eau qu'il a absorbée jusqu'à ce que le motif en arrive finalement à disparaître (oubli)».

Il a été observé que «plus l'hydrogel passe de temps dans le bain chaud (ou plus le bain est chaud), plus la marque du motif se révèle de manière intense dans le bain froid, et plus elle met longtemps à disparaître». C'est un système de mémorisation similaire à celui du cerveau: en effet,«plus vous passez de temps à apprendre quelque chose, ou plus le stimulus émotionnel est intense, plus il vous faut de temps pour oublier le souvenir».

Il est, en outre, apparu que «le 'souvenir' imprimé sur l'hydrogel est capable de résister à des variations de températures et même à un étirement physique poussé» et que «l'hydrogel lui-même peut enregistrer plusieurs souvenirs d'intensités différentes à la fois, puisque les chercheurs ont «soumis chaque lettre du mot GEL à une exposition toujours plus importante, pour les voir ensuite disparaître de manière séquentielle une fois dans l'eau froide».