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Médecine: des échantillons de peau presque parfaits, dotés de poils et cheveux colorés, glandes sébacées, graisse et cellules sensitives, ont été développés!____¤202006
Une étude, dont les résultats intitulés «Hair-bearing human skin generated entirely from pluripotent stem cells» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de développer, un peu par hasard, des échantillons de peau presque parfaits, dotés de poils et cheveux colorés, glandes sébacées, graisse et cellules sensitives.
Relevons que, depuis plus de 40 ans, «les chercheurs tentent de reconstituer au plus près la peau humaine afin de soigner les brûlures ou encore de tester des médicaments et des produits cosmétiques pour se passer des tests sur les animaux», la plupart du temps en utilisant des méthodes qui font appel à des cellules souches que l'on multiplie en laboratoire pour fabriquer la peau.
Cependant, comme la peau «est bien plus complexe qu'un simple assemblage de cellules cutanées» puisqu'elle «est tissée de nerfs, de graisse, de cellules pigmentaires, etc.», on pouvait déplorer, jusqu'ici, dans la peau humaine obtenue, l'absence des poils. Dans ce contexte, l'étude ici présentée rapporte que «des 'mini organoïdes' de peau humaine munie de glandes sébacées et de follicules pilaires» ont pu être produits.
Ce succès est en partie dû au hasard, car c'est en cherchant «à reproduire des cellules auditives pour reconstituer le système d'oreille interne» afin «de créer des cellules sensibles au stimuli auditif» pour «tester des thérapies géniques contre la perte auditive et les troubles de l'équilibre», qu'il est apparu qu'un tissu cutané avec des follicules pileux «se formait conjointement au tissu de l'oreille interne». Cette découverte découle de l'emploi d'un «'cocktail chimique' de facteurs de croissance et diverses molécules».
Concrètement, «les chercheurs sont classiquement partis de cellules souches pluripotentes ramenées à une forme embryonnaire, puis leur ont appliqué leur fameuse 'recette de cuisine' pour obtenir les cellules de peau»: en fait, cette 'recette' «permet le développement simultané de deux couches de peau, l'épiderme et le derme», dont «l'interaction favorise l'apparition de follicules pileux»: les poils ont poussé à la surface au 70e jour, «ce qui correspond au stade où apparaissent les cheveux chez le fœtus.
En outre, «l'échantillon de peau est doté de mélanocytes qui participent à la coloration de la peau et des cheveux, ainsi que de la graisse, des nerfs sensitifs et des cellules de Merkel impliquées dans la sensation du toucher».
Cette peau cultivée a été ensuite implantée, «après 140 jours de culture», chez des souris, «dont 55 % ont développé des poils de 2 à 5 mm». La comparaison de la peau transplantée avec de la vraie peau humaine a fait apparaître de multiples similitudes: en particulier, il a été constaté «que les tiges de poils étaient orientées perpendiculairement à la surface» et, surtout, que ces cellules à poils greffées «ont développé des glandes sébacées, qui servent à la fabrication de sébum, contribuant ainsi au film lipidique protégeant la peau».
Au bout du compte, cette technique est susceptible de «générer un nombre presque illimité de follicules pileux à transplanter» chez les patients souffrant de calvitie, mais comme «le rejet immunitaire est un obstacle majeur», on peut penser que «la génération de follicules pileux adaptés à chaque individu sera incroyablement coûteuse» et pourrait «être réservée aux plus riches».
Tags : Médecine, 2020, Nature, peau, poils, cheveux, glandes sébacées, sébum, oreille interne, épiderme, derme, toucher, calvitie, cellules souches, mélanocytes
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