• Médecine: des expériences chez la souris remettent en cause l'approche thérapeutique qui consiste à éliminer les cellules sénescentes pour lutter contre le vieillissement!____¤202006

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Defined p16High Senescent Cell Types Are Indispensable for Mouse Healthspan» ont été publiés dans la revue Cell Metabolism, remet en cause, à partir d'expériences chez la souris, l'approche thérapeutique, considérée comme prometteuse pour lutter contre le vieillissement, qui consiste à éliminer les cellules sénescentes qui s’accumulent dans l’organisme.

     

    Rappelons tout d'abord que «le vieillissement est associé à la détérioration de nombreuses fonctions de l’organisme et à l’apparition de pathologies liées à l’âge»: concrètement, «la vue, l’ouïe, la fonction musculaire, cardiaque ou rénale déclinent et le risque de cancer, de maladie cardiovasculaire ou encore de démence progresse régulièrement». D'autre part, l'accumulation dans les tissus de cellules 'sénescentes' a été observée.

     

    Plus précisément, ces cellules 'sénescentes' sont des «cellules incapables de se diviser, ayant perdu leur fonction, mais pouvant induire une inflammation et la production de résidus oxydés toxiques pour l’organisme». Dans ce contexte, «l’élimination de ces cellules sénescentes de l’organisme pour réduire l’inflammation et restaurer le fonctionnement des tissus et organes» est apparue «comme une stratégie thérapeutique intéressante»: ainsi, «des médicaments dont le fonctionnement repose sur l’élimination des facteurs de survie des cellules sénescentes (conduisant ainsi à leur mort)» sont en développement.

     

    L'étude ici présentée a été entreprise pour répondre au besoin de d’abord bien «comprendre l’émergence de ces cellules, leurs conséquences sur l’organisme et d’étudier si leur élimination n’aurait pas des effets néfastes inattendus». Pour atteindre cet objectif, «des modèles de souris génétiquement modifiées qui permettent de suivre in vivo l’apparition et la localisation des cellules sénescentes au cours du temps, en surveillant l’expression du gène p16, un marqueur de sénescence commun à tous les types cellulaires» ont été développés, certains de ces modèles ayant «la capacité d’éliminer spontanément leurs cellules exprimant fortement p16».

     

    Il a été ainsi observé «que les premières cellules sénescentes apparaissaient principalement et en grande quantité au niveau du foie et plus particulièrement au sein des cellules endothéliales sinusoïdales hépatiques situées à la surface de l’organe», qui «jouent un rôle majeur dans la détoxification de l’organisme, permettant le passage de 'déchets' moléculaires du sang vers le foie où ils sont dégradés puis éliminés».

     

    L'étude s'est alors focalisée sur ce tissu pour analyser «l’impact de l’élimination spontanée des cellules sénescentes» dans le modèle animal développé à cette fin. Il est ainsi apparu «que les souris dont les cellules hépatiques sénescentes étaient éliminées se portaient globalement moins bien que les autres», car «elles présentaient non seulement un défaut de plaquettes sanguines prédictif de mortalité précoce, mais aussi des fibroses hépatiques (tissu cicatriciel au niveau du foie) apparaissant avec la destruction des cellules sénescentes».

     

    De ce fait, l'étude conclut que l’élimination de l’ensemble des cellules sénescentes n’est pas la solution, et qu'il faut plutôt «trouver des moyens de retarder l’effet de la sénescence» en explorant, en particulier, la piste de la reprogrammation des cellules sénescentes «pour leur faire perdre leur caractère sénescent et les rendre à nouveau fonctionnelles».

     

     


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