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Médecine: en cas d'urgence, il apparaît possible pour des patients humains de recevoir de l'oxygène par l'anus puisque cela a été testé sur des souris, des rats et des cochons!____¤202105
Une étude, dont les résultats intitulés «Mammalian enteral ventilation ameliorates respiratory failure» ont été publiés dans la revue Med, a permis, en partant de l'observation que, en cas d'urgence, certains animaux respirent par leurs intestins, de prouver, dans des conditions expérimentales, qu'il était possible pour des mammifères tels que les souris, les rats et les cochons, d'absorber de l'oxygène par leur anus.
Relevons tout d'abord que «la respiration implique en règle générale l'inspiration d'oxygène et l'expiration de dioxyde de carbone grâce à des poumons ou des branchies». Cependant, d'autres mécanismes ont été développés par différentes espèces puisque certains poissons, les araignées, ou encore les concombres de mer, «peuvent utiliser leur postérieur pour s'oxygéner afin de survivre dans des situations d'urgence». Ce phénomène est «désigné par l'acronyme anglais EVA, qu'on peut traduire par respiration entérique via l'anus».
Concrètement, «le rectum a un maillage de fins vaisseaux sanguins juste sous la surface de sa paroi, ce qui signifie que les médicaments administrés par l'anus sont facilement absorbables dans la circulation sanguine», un principe sur lequel «s'appuient les suppositoires». L'étude ici présentée a donc cherché à savoir «si l'oxygène pouvait être administré de la même façon» en réalisant «des expérimentations sur des souris, des cochons, et des rats en manque d'oxygène».
Plus précisément, «deux méthodes ont été testées: délivrer l'oxygène sous forme de gaz, ou en réalisant un lavement riche en oxygène». Dans le cadre de la première méthode, les parois du rectum ont été préparés «par des frottements, afin de causer une inflammation et augmenter le débit sanguin, ce qui améliore l'efficacité de l'acheminement de l'oxygène». Néanmoins, «comme un tel traitement ne serait pas accepté chez les humains», la deuxième méthode utilisant «un liquide enrichi en oxygène, la perfluorodécaline, dont on sait qu'il ne présente pas de danger» a été aussi mise en œuvre.
Au bout du compte, «l'oxygène délivré tant sous forme de gaz que de liquide a accru l'oxygénation, normalisé le comportement des animaux, et prolongé leur temps de vie». Notons ici «que la petite proportion de liquide absorbée en même temps que l'oxygène» n'a «causé aucun effet nocif» et n'a pas «perturbé les bactéries intestinales», ce qui indique que la méthode est sûre.
La prochaine étape sera de «prouver l'efficacité de la méthode chez les humains» en vue de fournir à terme, grâce à cette méthode EVA, aux patients en détresse respiratoire, leurs besoins en oxygène pendant que leur maladie est soignée («par exemple lors d'une pénurie de respirateurs, comme cela a été le cas durant la pandémie de Covid-19, ou lorsque ces machines ne se révèlent pas adaptées pour un patient»).
Tags : Médecine, 2021, Med, anus, rectum, EVA, respirateurs, vaisseaux sanguins, lavements, concombres de mer, respiration, perfluorodécaline, suppositoires
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