Une étude, dont les résultats intitulés «Astrocytes mediate the effect of oxytocin in the central amygdala on neuronal activity and affective states in rodents» ont été publiés dans la revue Nature Neuroscience, a permis de démontrer pour la première fois que l’ocytocine, neuropeptide contrôlant nos émotions synthétisé au sein de l’hypothalamus, est, en fait, détectée par les astrocytes (astro - étoile et cyte - cellule), des cellules gliales encore peu étudiées, qui coordonnent et amplifient son action au sein du réseau neuronal pour diminuer l’anxiété et promouvoir notre bien-être.

Relevons tout d'abord que notre cerveau «possède autant de cellules gliales que de neurones» et que, «bien qu’initialement considérées comme de simples soutiens aux neurones», il apparaît désormais que «les cellules gliales, et plus particulièrement les astrocytes, collaborent étroitement avec les neurones pour traiter l’information sensorielle et émotionnelle», car, par exemple, «des substances neuroactives peuvent être détectées par les astrocytes, c’est le cas pour les neurotransmetteurs 'classiques', tels le glutamate ou l’adrénaline».

Alors que «la participation des astrocytes dans la modulation des émotions par des neurohormones, telle que l’ocytocine», restait encore «drapée de mystère», l'étude ici présentée démontre «que les astrocytes peuvent détecter la présence de l’ocytocine», un «petit peptide de 9 acides aminés» qui intervient comme promoteur du bien-être «dans la régulation des émotions comme la douleur, la peur ou le lien social».

Dans un contexte, où on pensait, jusqu'ici, «que les effets de l’ocytocine étaient uniquement médiés par son action directe sur les neurones» , l'analyse de son effet «au sein de l’amygdale, une structure du système limbique» indique «que l’ocytocine stimule une sous-population spécifique d’astrocytes, qui sécrète ensuite un messager augmentant l’activité des neurones, provoquant ainsi une diminution de l’anxiété et une sensation de bien-être chez le rongeur».

Au bout du compte, «en plus d’identifier un nouvel acteur dans la signalisation de l’ocytocine au sein du cerveau», ce travail étaye «la théorie selon laquelle les neurones et les astrocytes seraient des canaux de communication complémentaires»: concrètement, «les influx électriques portés par les neurones sont rapides et localisés tandis que les signaux astrocytaires sont longs et diffus, expliquant ce sentiment persistant de bien-être induit par l’ocytocine».