Une étude, dont les résultats intitulés «Evolution of mosquito preference for humans linked to an odorant receptor» ont été publiés dans la revue Nature, a permis de découvrir que l'attrait pour le sang humain du 'moustique domestique', qui n'est pas partagé par le moustique des forêts, résulte d'une mutation génétique.

Les moustiques femelles sont des vecteurs de maladies particulièrement dangereuses. Ainsi la forme 'domestique' du moustique Aedes aegypti, originaire d'Afrique et apparentée au moustique tigre, est «le principal vecteur de la fièvre jaune et de la dengue et dans une moindre mesure du chikungunya».

Cette forme domestique coexiste avec une forme ancestrale de la forêt qui préfère mordre les animaux et l'on trouve le long de la côte du Kenya. Dans le cadre de l'étude ici présentée, ces deux formes ont été recueillies et comparées génétiquement.

Il est ainsi apparu «que la forme des villes a une mutation génétique au niveau d'un gène qui code pour un récepteur d'odeurs dans les antennes (qui sont pour les moustiques l'équivalent du nez humain) et qui les rendent sensibles à la sulcatone, un composé important de l'odeur humaine».

Plus précisément, l'évolution de la préférence pour l'odeur humaine chez les moustiques domestiques est étroitement liée à l'augmentation de la sensibilité du récepteur odorant AaegOr4.

Cette découverte ouvre ainsi des pistes pour mettre au point des stratégies globales de lutte contre les moustiques, car «ce gène pourrait aussi être présent chez d'autres moustiques comme ceux vecteurs du paludisme qui sont du genre Anophèle même s'ils sont génétiquement différents».