• Médecine: l'exposition à la pollution atmosphérique vient d'être associée à des modifications épigénétiques au niveau du placenta pouvant présenter un risque pour le fœtus!____¤201806

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Pregnancy exposure to atmospheric pollution and meteorological conditions and placental DNA methylation» ont été publiés dans la revue Environment International, a permis d'analyser les conséquences des expositions environnementales in utero, grâce aux données recueillies à partir d'une cohorte de 668 femmes. Il a été ainsi mis en évidence que l'exposition à la pollution atmosphérique est associée à des modifications épigénétiques au niveau du placenta pouvant présenter un risque pour le fœtus.

     

    Rappelons tout d'abord qu'on savait déjà que l'exposition à la pollution atmosphérique pendant la grossesse présentait «un risque pour la santé fœtale et pour l’enfant», puisque, selon plusieurs études, elle «est associée à des impacts délétères tels que la pré-éclampsie chez la femme enceinte (hypertension associée à la présence de protéines dans les urines), un poids à la naissance diminué chez l’enfant et peut-être même un fonctionnement dégradé des poumons et des troubles neuro-développementaux».

     

    Comme «les mécanismes expliquant un effet des polluants de l’air sur le développement du fœtus et de l’enfant pourraient passer par une altération du placenta», l'étude ici présentée a cherché a mieux comprendre ceux-ci en se basant «sur 668 mères et leurs enfants de la cohorte EDEN» («les femmes enceintes ont été recrutées entre 2003 et 2006 dans les Centres hospitalo-universitaires de Nancy et de Poitiers»). Notons ici qu'il s'agit de la première étude «concernant les polluants atmosphériques qui aborde la question en se basant sur l’analyse de données épigénétiques à grande échelle (sur plus de 400 000 localisations épigénétiques)», alors que «les études précédentes se concentraient sur des gènes particuliers».

     

    Ces analyses ont en fin de compte permis de faire apparaître «que les mères les plus exposées au dioxyde d'azote (gaz issu des processus de combustions automobiles, industrielles et thermiques) pendant leur grossesse présentaient une modification épigénétique sur le gène ADORA2B». Soulignons à ce propos que «des défauts dans l’expression de ce gène ont été associés dans d’autres études à la pré-éclampsie, une maladie de la grossesse fréquente et grave si elle n’est pas prise en charge».

     

    Comme «les niveaux d’exposition moyens dans la population étudiée étaient inférieurs à la limite annuelle fixée par la directive de l’Union européenne sur la qualité de l’air (40 µg/m^3 pour le dioxyde d’azote)», cette étude confirme «une partie de l’hypothèse selon laquelle les expositions prénatales aux polluants de l’air, à des niveaux communément retrouvés en Europe et en France, pourraient avoir des effets néfastes sur la santé de la femme enceinte et de l’enfant à naître».

     

     


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