• Médecine: l’hepcidine, l’hormone régulant le niveau de fer dans l’organisme, contribue à réparer les lésions de la muqueuse intestinale!____¤202006

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Dendritic cell–derived hepcidin sequesters iron from the microbiota to promote mucosal healing» ont été publiés dans la revue Science, a permis de montrer que l’hepcidine, une hormone régulant le niveau de fer dans l’organisme, est produite par des cellules immunitaires lors d’une inflammation de l’intestin, et qu’elle contribue à réparer les lésions de la muqueuse intestinale.

     

    Relevons tout d'abord que «les infections, les maladies chroniques inflammatoires de l’intestin (MICI) comme la maladie de Crohn ainsi que les cancers colorectaux sont associés à une inflammation de l’intestin». La muqueuse intestinale peut alors être endommagée chez les patients et «des saignements ainsi qu’une distribution altérée du fer dans l’organisme sont souvent observés».

     

    Par ailleurs, des travaux antérieurs ont démontré que l’hepcidine, qui «est principalement produite par le foie», dans le cas de certaines pathologies, «est également sécrétée au niveau d’autres tissus». Dans ce contexte, l'étude ici présentée révèle «que dans un contexte d’inflammation intestinale, l’hepcidine est aussi exprimée par des cellules immunitaires particulières, les cellules dendritiques de l’intestin».

     

    Concrètement, en premier lieu, «le processus de cicatrisation intestinale chez plusieurs groupes de souris présentant toutes une inflammation de l’intestin» a été analysé. L’un de ces groupes de souris, pour lequel «le gène codant pour l’hepcidine n’était pas exprimé» a été «comparé aux autres groupes de souris pour qui ce gène fonctionnait normalement».

     

    Il est ainsi apparu que cette absence d'expression de ce gène «se traduisait par une perte de poids continue plus importante, mais aussi par une cicatrisation moins efficace de la muqueuse intestinale», ce qui confirme «que l’hepcidine joue un rôle important pour la guérison des lésions de l’intestin». Il restait néanmoins à «savoir si c’est l’hepcidine normalement sécrétée par le foie qui avait cet effet bénéfique, ou si dans ce contexte pathologique, cette hormone régulatrice du fer était produite au niveau d’autres organes».

     

    L’utilisation de modèles de souris, «où le gène codant l’hepcidine était uniquement déficient dans le foie», a alors permis de prouver «que le processus de cicatrisation était indépendant de la production hépatique d’hepcidine»: ainsi à la suite d'une lésion intestinale et dans un contexte d’inflammation, il a été établi que «les cellules dendritiques locales de l'intestin étaient la source dominante de production de cette hormone».

     

    Cette étude montre en outre «que l'hepcidine interagit avec un transporteur de fer clé appelé ferroportine, présent sur d’autres cellules immunitaires de l’intestin (les macrophages), ce qui favorise la séquestration du fer et empêche la prolifération de bactéries qui en dépendent au niveau des lésions intestinales», ce qui limite la sévérité de l’inflammation.

     

    Enfin, pour savoir si ce phénomène se produit aussi chez l'homme, cette étude s'est intéressée «à des d'échantillons prélevés sur des patients pédiatriques atteints de MICI». Leur analyse a «confirmé que les cellules dendritiques de l'intestin humain produisent également de l'hepcidine en réponse à une lésion» de sorte que cette voie pourrait «s’avérer cliniquement importante chez les personnes atteintes de MICI».

     

     


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