• Médecine: l’importance du rôle des cellules MAIT dans l’inflammation chronique du tissu adipeux et la dysbiose intestinale dans un contexte d’obésité a été prouvée!____¤202007

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Mucosal-associated invariant T cells promote inflammation and intestinal dysbiosis leading to metabolic dysfunction during obesity» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de démontrer l’importance du rôle des cellules MAIT (Mucosal Associated Invariant T cells) dans l’inflammation chronique du tissu adipeux et la dysbiose intestinale dans un contexte d’obésité. Ces observations, qui mettent en lumière les mécanismes immunitaires impliqués dans le développement du diabète de type 2 lors de l’obésité, désignent les cellules MAIT comme nouvelles cibles thérapeutiques potentielles dans l’obésité et le diabète de type 2.

     

    Relevons tout d'abord que l’obésité «dont la prévalence ne cesse d’augmenter dans le monde» est une pathologie avec une composante inflammatoire: concrètement, les cellules immunitaires jouent un rôle important «notamment dans le tissu adipeux» avec la mise en place de cette inflammation chronique.

     

    Dans ce contexte, les cellules MAIT, qui «sont des lymphocytes T non-conventionnels, restreints par la molécule non-polymorphe MR1, présentant des métabolites bactériens dérivés de la vitamine B2 ou riboflavine», ont «la capacité de produire des cytokines dont l’IL-2, l’IFN-γ, le TNFα, l’IL-17 et le granzyme B».

     

    Une étude précédente avait permis de décrire «une dérégulation des cellules MAIT dans le sang et le tissu adipeux de sujets obèses et/ou diabétiques, montrant que les cellules MAIT représentaient un biomarqueur du développement du diabète mais sans déterminer si les altérations des cellules MAIT étaient la conséquence ou la cause des dysfonctions métaboliques associées à l’obésité et au diabète de type 2».

     

    Dans le prolongement de ce travail, l'étude ici présentée met en évidence, à l’aide de modèles murins, «le rôle délétère des cellules MAIT dans l'obésité et le développement du diabète de type 2». Ainsi, il a été «observé dans plusieurs modèles murins d’obésité (génétique et nutritionnel) des altérations du phénotype et de la fonction des cellules MAIT dans le tissu adipeux similaires à celles observées chez les patients», des altérations, qui «ont également été observées au niveau de l’intestin (iléon) mais pas dans d’autres organes».

     

    Plus précisément, le rôle des cellules MAIT dans l’obésité a été analysé en utilisant des souris transgéniques «possédant un nombre accru de cellules MAIT ou à l’opposé des souris dépourvues en cellules MAIT, toutes les souris étant nourries par un régime riche en graisse». Il est apparu que «les souris exprimant un grand nombre de cellules MAIT développent une inflammation dans le tissu adipeux et l’iléon, une insulino-résistance et une altération du métabolisme du glucose et des lipides», tandis que «l’absence des cellules MAIT diminue l’inflammation de ces tissus et améliore les paramètres métaboliques».

     

    Comme «au niveau de l’intestin les cellules MAIT participent à la dysbiose (déséquilibre du microbiote intestinal) et à la perte de l’intégrité de la barrière intestinale», ces altérations tissulaires «contribuent au dysfonctionnement métabolique». Ainsi, «le mécanisme inflammatoire des cellules MAIT induit la modification des autres cellules immunitaires du tissu adipeux et de l’iléon».

     

    Au bout du compte, «dans l’obésité, les cellules MAIT favorisent la polarisation des macrophages en type M1 (pro-inflammatoires) et cette polarisation résulte d’une interaction directe entre les cellules MAIT et les macrophages». Il en résulte, que du fait que «chez les souris obèses, l’injection de ligand bloquant cette interaction entre les cellules MAIT et les macrophages diminue l’inflammation du tissu adipeux, la dysbiose intestinale et les dysfonctions métaboliques», ces observations «suggèrent que les cellules MAIT pourraient représenter une nouvelle cible thérapeutique pour le traitement de l’obésité et du diabète de type 2».

     




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