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Médecine: la découverte d'une nouvelle interaction entre deux protéines du virus de la rougeole ouvre une nouvelle piste pour traiter l’infection par la rougeole!____¤201809
Une étude, dont les résultats intitulés «An ultraweak interaction in the intrinsically disordered replication machinery is essential for measles virus function» ont été publiés dans la revue Science Advances, a permis de découvrir une nouvelle interaction entre deux protéines du virus de la rougeole, qui, tout en n’utilisant que quatre acides aminés, est essentielle car la modification de ceux-ci empêche la réplication du virus de la rougeole.
Indiquons tout d'abord que «le génome du virus de la rougeole est couvert par de nombreuses copies d’une ‘nucléoprotéine’ qui forment une très longue structure hélicoïdale protectrice»: il s'agit d'une enveloppe du génome, contrôlée par la phosphoprotéine, qui est «essentielle pour la réplication virale».
La phosphoprotéine «présente une proportion surprenante de désordre conformationnel, c’est-à-dire sans structure bien définie», car «les premiers 300 acides aminés de la phosphoprotéine» sont «désordonnés et hautement flexibles». Jusqu'ici, «vue l'utilisation parcimonieuse de l'information génétique de cette famille de virus», l'utilité de ces domaines désordonnés «restait mystérieuse».
Dans ce contexte, cette étude a utilisé la résonance magnétique nucléaire «pour montrer que cette zone de la chaîne d’acides aminés de la phosphoprotéine contient deux sites d'interaction avec la nucléoprotéine aux deux bouts du domaine», qui «agissent ensemble pour garder la molécule dans une forme qui facilite la réplication du virus», puisque «la mutation de seulement quatre acides aminés dans le deuxième site d’interaction, précédemment inconnu et qui constitue un site d’interaction ultra-faible, inhibe la réplication du virus de la rougeole».
Au bout du compte, le site découvert «constitue une nouvelle cible pour traiter l'infection causée par le virus de la rougeole ou d’autres virus humains très dangereux pour la santé», car le mécanisme essentiel semble être conservé chez les Paramyxoviridae (*), «la famille à laquelle appartient le virus de la rougeole, mais aussi le virus des oreillons ou le virus de Nipah». Comme «tous ces virus hébergent ce type de domaines désordonnés», ces observations «ouvrent de nouvelles perspectives pour le développement de médicaments contre cette famille d’agents pathogènes».
Lien externe complémentaire (source Wikipedia)
(*) Paramyxoviridae
Tags : Médecine, 2018, Science Advances, virus, Paramyxoviridae, rougeole, réplication, nucléoprotéines, mutations, oreillons, acides aminés, phosphoprotéines
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