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Médecine: la présence de bactéries de la flore intestinale qui métabolisent les fibres limite le risque de maladies cardiovasculaires!____¤201811
Une étude, dont les résultats intitulés «Interactions between Roseburia intestinalis and diet modulate atherogenesis in a murine model» ont été publiés dans la revue Nature Microbiology, a permis de montrer que la présence de bactéries de la flore intestinale qui métabolisent les fibres limite le risque de maladies cardiovasculaires.
Rappelons tout d'abord que «les régimes riches en fibres, comme l'alimentation méditerranéenne, sont bénéfiques à la santé cardiovasculaire: ils réduisent le risque de développer de l'athérosclérose, une maladie qui est un facteur de risque d'infarctus et d'AVC». Cependant comme «les fibres sont des glucides que l'organisme ne digère pas bien», il est légitime de se demander comment elles agissent sur notre santé cardiovasculaire.
Pour sa part, l'étude ici présentée s'est intéressée «au rôle joué par le microbiote intestinal», car, à partir des fibres alimentaires, «certaines bactéries produisent du butyrate, ou acide butyrique, un acide gras à chaîne courte protecteur pour la santé».
L'expérience a été menée sur «des souris sans flore intestinale qui avaient un risque important d'athérosclérose pour des raisons génétiques»: concrètement, «leur intestin a été colonisé par un microbiote, avec ou sans Roseburia intestinalis, des bactéries qui produisent du butyrate», puis «les souris ont reçu une alimentation plus ou moins riche en fibres».
Au bout du compte, il est apparu «que les souris qui avaient des bactéries Roseburia dans leur microbiote et mangeaient beaucoup de fibres présentaient moins de signes d'inflammation et de symptômes d'athérosclérose». D'autre part, en administrant directement du butyrate dans l'intestin des souris, leur athérosclérose est réduite.
En fait, alors que « l'athérosclérose a toujours été considérée comme une maladie du métabolisme des lipides», depuis quelques années elle est de plus en plus considérée comme «une maladie inflammatoire chronique». Cette remarque explique «pourquoi en réduisant l'inflammation de l'organisme, grâce aux fibres, il est aussi possible de limiter l'athérosclérose».
Comme, chez l'homme, «les personnes souffrant de maladies inflammatoires ont souvent peu de bactéries productrices de butyrate», cette observation laisse penser «que ces résultats pourraient s'appliquer à la santé humaine».
Tags : Médecine, 2018, Nature Microbiology, alimentation, athérosclérose, Roseburia, microbiote, inflammation, intestins, régime, souris, butyrate, acide butyrique
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