• Médecine: la prise soutenue d'ibuprofène induit chez de jeunes hommes sportifs un déséquilibre hormonal habituellement rencontré chez l'homme âgé!____¤201801

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Ibuprofen alters human testicular physiology to produce a state of compensated hypogonadism» ont été publiés dans la revue PNAS, révèle que la prise soutenue d'ibuprofène induit chez de jeunes hommes sportifs un déséquilibre hormonal habituellement rencontré chez l'homme âgé et appelé 'hypogonadisme compensé' en raison des effets négatifs de l'ibuprofène sur la production de testostérone et de deux autres hormones testiculaires. Ces observations montrent que «l'ibuprofène ne doit pas être pris à forte dose pendant longtemps sans indication médicale».

     

    Rappelons tout d'abord que, chez l'homme, «l'hypophyse (une petite glande du cerveau) produit notamment deux hormones qui agissent sur les testicules : l'hormone lutéinisante (LH), qui active la production de testostérone, et l'hormone folliculo-stimulante (FSH) qui active la production de spermatozoïdes et des hormones anti-müllerienne (AMH) et inhibine B, impliquées dans la fertilité».

     

    Par ailleurs, «les analgésiques en vente libre tels que le paracétamol, l'aspirine et l'ibuprofène, figurant parmi les composés pharmaceutiques les plus couramment utilisés dans le monde, ont montré qu'ils pouvaient "générer des effets nocifs endocriniens et reproductifs au cours de la vie fœtale"».

     

    «En raison de son utilisation croissante dans la population générale et en particulier par les athlètes de haut niveau», l'ibuprofène est particulièrement intéressant à surveiller. C'est la raison pour laquelle, dans le cadre de l'étude ici présentée, les effets «d'une haute dose d'ibuprofène (1200 mg par jour, soit une dose réellement consommée par certains athlètes) ou d'un placebo sur 31 hommes volontaires sportifs âgés de 18 à 35 ans», ont été observés.

     

    En outre, «des testicules humains issus de prélèvements liés à des actions thérapeutiques ou au don d'organe, ainsi que des cultures de cellules humaines» ont été exposés à l'ibuprofène. Au bout du compte, il est apparu «que la prise d'ibuprofène prolongée à haute dose entraine une baisse de la testostérone obligeant l'hypophyse à produire un surplus de LH et FSH pour compenser et atteindre un taux normal de testostérone et des hormones AMH et inhibine B».

     

    Plus précisément, «pour conserver des taux normaux de testostérone et des autres hormones, 'l'hypophyse pompe à bloc'», un phénomène, appelé 'hypogonadisme compensé', qui «est normalement principalement observé chez 10 % des hommes très âgés».

     

    De ce fait, comme «il existe des sous-populations d'hommes (sains) qui prennent de façon continue de l'ibuprofène (…), comme des athlètes de haut niveau», si cet état d'hypogonadisme compensé s'installe, il peut «accroître les risques déjà liés à ce médicament» et «altérer leur condition physique (muscles et os), d'hypothéquer leur santé reproductive et même psychologique».

     

     


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