• Médecine: la production d'immunoglobulines de type E par les lymphocytes B induit une perte de leur mobilité et l'initiation de mécanismes de mort cellulaire!____¤201502

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Self-Restrained B Cells Arise following Membrane IgE Expression» ont été publiés dans la revue Cell Reports, a permis de démontrer que la production d'immunoglobulines de type E (IgE) par les lymphocytes B induit une perte de leur mobilité et l'initiation de mécanismes de mort cellulaire.

     

    Comme ces anticorps, présents en faible quantité, sont les 'armes' les plus puissantes du système immunitaire et peuvent déclencher des réactions immunes très violentes ou des allergies immédiates (asthme, urticaire, choc allergique) dès que leur taux augmente légèrement», cette découverte met en lumière la manière dont notre organisme restreint la production d'IgE pour éviter une réaction allergique.

     

    L'immunité, qui «repose sur des cellules, les lymphocytes B, portant ou sécrétant des 'armes' antibactériennes ou antivirales, les immunoglobulines (IgG, IgM, IgA, IgE) ou anticorps», nous protège.

     

    Cependant, les IgE, les plus efficaces des anticorps, qui «sont 100000 fois moins abondants que les autres anticorps», peuvent même sous forme de traces infimes «déclencher des réactions allergiques très violentes».

     

    Alors que «les lymphocytes producteurs d'IgM, IgG ou IgA sont nombreux, aisément identifiables et persistants (en tant que 'cellules mémoires')», les cellules productrices d'IgE sont rares «pour des raisons jusqu'ici inexpliquées» et ont, de ce fait, été très peu étudiées.

     

    Pour comprendre les mécanismes de contrôle des IgE, dans le cadre de l'étude ici présentée, des cellules ont été tout d'abord contraintes, «par génie génétique, à produire ces anticorps en grand nombre».

     

    Deux mécanismes majeurs de contrôle ont alors pu être mis en évidence. Il a été ainsi montré «que dès qu'un lymphocyte B porte sur sa membrane une IgE, il se 'fige'» et «devient incapable de se déplacer», car il s'arrondit et perd ses pseudopodes. De plus, le lymphocyte «active plusieurs mécanismes d'apoptose, la mort programmée de la cellule» de sorte que les lymphocytes porteurs d'IgE sont rapidement éliminé «tandis que les autres cellules du système immunitaire sont capables de survivre jusqu'à plusieurs années».

     

    Il en résulte que comme la cellule porteuse d'IgE «ne peut survivre que durant un temps bref», elle a juste le temps «suffisant pour jouer un rôle protecteur ponctuel contre les parasites, les toxines et les venins» s'autodétruisant ensuite «par une sorte d' 'hara-kiri', qui limite très fortement la production des IgE et donc le déclenchement d'allergies».

     

    La découverte de cette autocensure ouvre des perspectives nouvelles pour «contrer les allergies, voire permettre de censurer d'autres lymphocytes B pathologiques, comme ceux impliqués dans les lymphomes».

     

     


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