• Médecine: le déséquilibre insulinique pourrait ne pas être l’unique cause de l’apparition du diabète de type 2, car le foie produirait du glucose hors de tout signal hormonal!____¤201909

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «In vivo stabilization of OPA1 in hepatocytes potentiates mitochondrial respiration and gluconeogenesis in a prohibitin-dependent way» ont été publiés dans la revue Journal of Biological Chemistry, suggère que le déséquilibre insulinique pourrait ne pas être l’unique cause de l’apparition du diabète de type 2, car il est apparu que le foie aurait la capacité de produire une quantité importante de glucose hors de tout signal hormonal, ce qui fait que chez les patients souffrant d’un excès de graisse dans le foie, cette surproduction de glucose pourrait être à l’origine d’un diabète de type 2, et ce indépendamment des circuits hormonaux.

     

    Rappelons tout d'abord que «le taux de sucre dans le sang est principalement régulé par deux hormones antagonistes: l’insuline qui baisse le taux de sucre et le glucagon qui au contraire l’augmente» et que, sous l’influence de ces deux hormones, «le foie joue un rôle essentiel dans la régulation de la glycémie en produisant et redistribuant le glucose».

     

    Dans ce contexte, l'obésité fait planer deux menaces: «d’une part le risque de développer une résistance à l’insuline, annonciatrice de diabète de type 2, et d’autre part une accumulation de graisse dans les cellules du foie, appelée syndrome du 'foie gras'» qui «induit une altération de la morphologie et de la structure des mitochondries, les centrales énergétiques des cellules».

     

    L'étude ici présentée a été entreprise pour savoir si ces altérations ont un effet sur le fonctionnement des mitochondries et si un lien existe «entre les mitochondries des cellules du foie, l’obésité et le diabète» en se focalisant sur une protéine appelée OPA1 qui, sous une forme non dégradée, «a pour fonction de maintenir la structure des mitochondries».

     

    En premier lieu, la fonction d’OPA1 a été inactivée chez des souris «pour pouvoir décortiquer le rôle exact des mitochondries». Il a été alors constaté que «le foie des souris dépourvues de la forme longue d’OPA1 perd sa capacité à produire du sucre en seulement quelques semaines» tandis que les mitochondries des cellules du foie présentent «une morphologie altérée, ce qui confirme leur importance dans le métabolisme du sucre».

     

    En second lieu, l'analyse a été affinée en réintroduisant «la protéine OPA1 fonctionnelle chez les souris où elle avait précédemment été supprimée». Il a été alors observé que si «les mitochondries ont retrouvé leur morphologie normale», elles n'ont pas retrouvé leur activité.

     

    Cependant, «en observant les contrôles, c’est-à-dire les souris saines» chez lesquelles OPA1 avait été introduite dans sa forme non dégradée, il est apparu «qu’ainsi équipées de «super-mitochondries», elles fabriquaient plus de glucose que nécessaire et leur foie produisait du sucre sans aucun appel hormonal».

     

    Il en ressort que cette étude ébranle «le principe que l’on pensait bien établi selon lequel la production de glucose par le foie dépend nécessairement d’un stimulus externe», puisque c’est «la première fois que l’on observe une production de glucose par le foie indépendamment d’un signal externe, en particulier hormonal».

     

    En fin de compte, «cette découverte pourrait expliquer l’apparition de diabète de type 2 observées chez des patients atteints du syndrome du 'foie gras', en dehors de tout déséquilibre insulinique apparent», une piste qui reste à confirmer.

     

     


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