• Médecine: le glutamate, un neurotransmetteur qui contribue à réguler la libération de dopamine dans le noyau accumbens, est aussi un régulateur de l'addiction!____¤201508

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «The absence of VGLUT3 predisposes to cocaine abuse by increasing dopamine and glutamate signaling in the nucleus accumbens» ont été publiés dans la revue Molecular Psychiatry, a permis de découvrir chez la souris, puis de confirmer chez l'homme, que le glutamate, un neurotransmetteur, «contribue à réguler la libération de dopamine dans le noyau accumbens, l'une des structures cérébrales du système de récompense», ce qui en fait un nouvel acteur régulant l'addiction.

     

    Rappelons tout d'abord que, «lors de la prise de drogues, la quantité de dopamine augmente dans les structures du cerveau formant le circuit de la récompense» et que «les neurones cholinergiques du noyau accumbens, l'un des centres de la récompense, sont connus pour réguler cette libération de dopamine», dont l'intensité et la rapidité de la décharge «sont à la base du processus qui va conduire au développement de l'addiction».

     

    Depuis 2002, on sait que ces neurones «utilisant l'acétylcholine sont aussi capables d'utiliser le glutamate» alors que «la plupart des neurones ne libèrent qu'un seul neurotransmetteur»: ainsi, «ces neurones, qui sont en quelque sorte bilingues, sont capables à la fois d'activer (via l'acétylcholine) et d'inhiber (via le glutamate) la sécrétion de dopamine».



    Dans le prolongement de cette avancée, l'étude ici présentée montre que lorsque, chez les souris, «un gène essentiel à cette communication par le glutamate (appelé VGLUT3)» est bloqué, ces rongeurs «deviennent plus vulnérables à la cocaïne», c'est-à-dire qu'ils «ressentent davantage les effets stimulants de la drogue, développent plus facilement une 'addiction' et sont plus susceptibles de 'rechuter' après une période d'abstinence». Cette observation suggère donc que «le glutamate provenant de ces neurones à acétylcholine» joue «un rôle régulateur majeur pour limiter l'addiction à la cocaïne».



    Pour savoir «si ce mécanisme était aussi à l'œuvre chez l'homme», des mutations du gène «qui avaient rendu les souris 'accros'» ont été recherchées, chez des patients polytoxicomanes. Comme il est alors apparu qu'une mutation de ce gène «est dix fois plus fréquente dans un groupe de patients toxicomanes sévères par rapport à un groupe d'individus sans symptômes psychiatriques», il en découle que cette mutation «pourrait expliquer une plus grande vulnérabilité à l'addiction de ces patients».

     

    Ces travaux, qui précisent «les mécanismes neuronaux qui sous-tendent la recherche du plaisir», montrent donc «que, contrairement à ce que pensaient les scientifiques jusqu'à présent, ce n'est pas l'acétylcholine seule qui régule la libération de dopamine, mais l'équilibre entre acétylcholine et glutamate».

     

    Cette découverte «augure de nouvelles perspectives thérapeutiques», car «alors que l'acétylcholine a de nombreuses autres fonctions dans le cerveau et au niveau musculaire», la transmission par le glutamate étant plus spécifique, celui-ci pourra devenir une cible pour le traitement de la toxicomanie.

     

     

     


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