• Médecine: le mécanisme par lequel des pores créés par l’α-toxine du staphylocoque doré s'ancrent dans la membrane des cellules épithéliales pour les détruire, a été identifié!___¤201811

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «A Dock-and-Lock Mechanism Clusters ADAM10 at Cell-Cell Junctions to Promote α-Toxin Cytotoxicity» ont été publiés dans la revue Cell Reports, a permis d'identifier le mécanisme qui permet l’ancrage des pores formés dans la membrane des cellules épithéliales par l’α-toxine produite par le staphylocoque doré afin de détruire les cellules de l’hôte.

     

    Rappelons tout d'abord que «les cellules épithéliales qui tapissent les muqueuses et la peau constituent les barrières principales à franchir pour le staphylocoque doré», dont «l'arsenal d’attaque est doté d’une arme très efficace, l’α-toxine, qui s’assemble en pores pour trouer les membranes des cellules de l’hôte». Ces cellules deviennent alors perméables, «leur ADN se fragmente et elles finissent par s’autodétruire».

     

    Pour comprendre ce qui se passe, indiquons ici que «les membranes de nos cellules épithéliales sont équipées de jonctions adhérentes qui contribuent à la formation de nos tissus». Ces jonctions «sont composées de diverses protéines qui permettent d’unir les cellules adjacentes entre elles, mais aussi de relier la membrane de chaque cellule à son cytosquelette».

     

    Une recherche précédente, avait permis de découvrir, il y a trois ans, «que plusieurs composants des jonctions adhérentes jouent un rôle dans la virulence de l’α-toxine, mais sans en connaître les mécanismes sous-jacents». Le but de l'étude ici présentée a été «d’assembler les pièces existantes du puzzle et d’en découvrir les éléments manquants». En fait, il était déjà connu «que la toxine se lie à une protéine de la membrane cellulaire nommée ADAM10, ce qui provoque la formation de pores et leur regroupement au même endroit».

     

    Dans ce contexte, l'étude a «mis au jour l’existence d’un complexe formé de quatre protéines différentes de l’hôte, dont l’assemblage permet d’amarrer ADAM10 aux jonctions adhérentes et de stabiliser l’ensemble avec un verrou moléculaire». De la sorte, la bactérie détourne «un dispositif présent dans les membranes des cellules épithéliales et s’en sert pour les détruire et coloniser les tissus sous-jacents».

     

    De plus, l'étude a démontré «que la liaison de deux des protéines du complexe entre elles est cruciale pour que l’ensemble puisse fonctionner», car l'inhibition de cette interaction entrave «l’assemblage des toxines aux jonctions adhérentes», si bien que «les pores formés par l’α-toxine sont éliminés de la surface cellulaire, «ce qui entraîne le rétablissement de la cellule endommagée et assure sa survie». Ceci constitue donc «un moyen de contrer l’effet de l’arme bactérienne».

     

    En fin de compte, alors que «de nombreuses souches de staphylocoque doré sont devenues résistantes aux antibiotiques», et que «certaines le sont même à tous les traitements existants», la nouvelle cible thérapeutique potentielle pourrait être le complexe» découvert dans cette étude, car «le développement d’une molécule clinique capable d’inhiber cette interaction au sein du complexe serait vraisemblablement un obstacle à la propagation des souches multirésistantes».

     

     


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