• Médecine: le microbiote larvaire du moustique Aedes aegypti influence son aptitude à transmettre des pathogènes humains lorsqu'il devient adulte! ____¤201709

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Carryover effects of larval exposure to different environmental bacteria drive adult trait variation in a mosquito vector» ont été publiés dans la revue Science Advances et sont disponibles en pdf,  a permis de démontrer que l'exposition à différentes bactéries au cours du développement des larves de moustiques (Aedes aegypti) se répercute sur leur aptitude à devenir vecteurs d'arbovirus* au stade adulte. C'est ainsi la première preuve empirique que le microbiote larvaire peut influencer l'aptitude d'un moustique adulte à transmettre des pathogènes humains.

     

    Rappelons tout d'abord que «les moustiques sont des insectes holométaboles, c’est-à-dire des organismes chez qui le passage du stade larvaire au stade adulte se fait au cours d’une métamorphose». Lorsque les moustiques sont à l’état de larve, ils se développent dans l’eau, alors qu'à l'état adulte, ils évoluent en milieu terrestre.

     

    En fait, «les caractéristiques biologiques des moustiques adultes (comme leur taille, leur durée de vie et leur sensibilité aux pathogènes humains) dépendent des conditions environnementales auxquelles ils sont exposés au stade larvaire et au stade adulte». Cependant, alors qu'il est apparu, depuis quelques années, «que le microbiote intestinal du moustique (c’est à dire l'ensemble des micro-organismes vivant dans l’intestin de cet insecte) contribue à moduler la transmission de pathogènes», le rôle «joué par le microbiote des larves de moustiques dans leur capacité vectorielle au stade adulte était sous-exploré».

     

    Pour en apprendre plus à ce propos, l'étude ici présentée s'est focalisée sur le moustique Aedes aegypti, «qui est un vecteur majeur d’arbovirus comme ceux de la dengue, de la fièvre jaune, du Zika et du chikungunya». Ce moustique existe en Afrique sub-saharienne «à la fois sous une forme urbaine et une forme forestière» de sorte que «les sites où leurs larves se développent varient de manière significative»: en effet, «alors que le moustique 'urbain' grandit dans l’eau stagnante de récipients artificiels (par exemple, des pneus usés ou bien des bidons laissés à l’abandon), le moustique 'forestier' se développe dans l’eau de gîtes naturels (par exemple, dans des creux de rochers ou des trous d’arbres)».

     

    Cette étude a d'abord mis en évidence «des différences de microbiote intestinal entre les larves d’A. aegypti qui se développent dans les eaux stagnantes des villes et dans celles des forêts». Elle a ensuite montré en laboratoire «que l’exposition aux micro-organismes présents dans un gîte larvaire, lors du développement des larves, se répercute sur les caractéristiques morphologiques et physiologiques des moustiques adultes, et notamment sur leur capacité vectorielle»: plus précisément, «l’exposition à différentes bactéries entraîne des variations dans la vitesse de développement des larves, la taille des adultes, leur système immunitaire, et leur sensibilité au virus de la dengue».

     

    Cette découverte, qui «apporte la première preuve empirique que les bactéries présentes dans l’environnement aquatique influencent et régulent la capacité des moustiques adultes à transmettre des pathogènes aux hommes», représente «une première étape vers une meilleure compréhension du rôle joué par les écosystèmes dans la propagation des maladies à transmission vectorielle» et devrait «inciter la communauté scientifique à s’intéresser d’avantage au rôle de l’écologie des larves d’insectes dans la propagation de pathogènes à transmission vectorielle».

     

    En fin de compte, cette étude laisse penser que, dans le futur, de nouvelles stratégies de contrôle pourront être élaborées: par exemple, dans une stratégie, «les gîtes larvaires où prolifèrent les moustiques les plus susceptibles de devenir des vecteurs d’arbovirus pourraient être ciblés en priorité», tandis que, dans une autre, le type de bactéries présentes dans les gîtes larvaires pourraient être contrôlés «afin de réduire le risque que ces moustiques deviennent un jour vecteurs de pathogènes».

     

     

    Lien externe complémentaire (source Wikipedia)

    * Arbovirus

     

     


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