• Médecine: le rôle épigénétique d’un ARN non-codant dans le développement de tumeurs agressives, notamment dans le cancer du sein, a été décrit!____¤202205

    Une étude, dont les résultats intitulés «Loss of XIST impairs human mammary stem cell differentiation and increases tumorigenicity through enhancer and Mediator complex hyperactivation» ont été publiés dans la revue Cell, a permis de décrire le rôle épigénétique d’un ARN non-codant (ARNnc) dans le développement de tumeurs agressives, notamment dans le cancer du sein. Cette observation contribue à expliquer l'existence de biais de genre dans la prédisposition à certaines pathologies.

     

    Relevons tout d'abord que, alors que tous les mammifères disposent de deux chromosomes sexuels, les mammifères femelles ayant deux chromosomes X, contrairement aux mâles qui ont un chromosome X et un Y, jusqu'ici, on connaissait « le rôle d’un ARN non-codant spécifique, appelé XIST, pour initier l’inactivation d’un des deux chromosomes X de la femelle », une inactivation qui bloque la double expression des gènes situés sur ce chromosome car celle-ci affecte la viabilité des cellules.

     

    Dans ce contexte, cette étude démontre « que XIST joue non seulement un rôle pour déclencher cette inactivation du chromosome X mais aussi pour la maintenir tout au long de la vie des cellules ». La preuve de cela résulte de l'analyse in vivo, par plusieurs techniques, des effets de la suppression de XIST : ont été utilisées soit des outils génétiques pour bloquer l’expression de XIST, soit des techniques de CRISPR pour interférer avec l’expression et rendre le gène de XIST silencieux. Il est ainsi apparu que la perte de XIST dans les lignées cellulaires analysées, qui a un effet important sur l’homéostasie du tissu mammaire, impacte le développement tumoral.

     

    Concrètement, quand on analyse des tumeurs « et qu’on regarde après coup quelles  étaient les propriétés de ces tumeurs, on voit qu’il y a une tendance à ce que XIST soit absent des tumeurs du sein les plus agressives », parallèlement à « une réactivation d’un certain nombre de gènes du X inactif ». Parmi les gènes réactivés par la perte de XIST, figure « le gène codant pour MED14, une sous-unité essentielle au sein du complexe protéique Médiator », qui joue un rôle dans le contrôle de l’expression des gènes.

     
    Au bout du compte, « une augmentation de l’expression de MED14 va impacter l’activité de
    Médiator et contribuer à la perturbation de la différenciation des cellules souches
    mammaires » (potentiellement,il s'agit du résultat d’une augmentation de l’activation des
    enhancers). De la sorte, « la perte de XIST entraîne la réactivation de certains gènes (sur le
    chromosome X inactif) impliqués dans la différentiation des cellules et impacte le
    développement de cellules tumorales agressives ».

     

    Comme ce mécanisme épigénétique est spécifique à la présence de deux chromosomes X, il va jouer un rôle majeur dans l’analyse des prédispositions aux pathologies liées au genre de l’individu. De plus, cette étude suggère que l’expression de XIST ainsi que de certains gènes liés au chromosome X « pourraient être utilisés comme marqueurs de réponse à de nouvelles stratégies thérapeutiques »

     

     


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