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Médecine: le rôle majeur dans le cancer de la prostate du métabolisme des lipides dans la réponse à la thérapie hormonale a été mis en évidence chez des modèles souris!____¤202102
Une étude, dont les résultats intitulés «Absence of nuclear receptors LXRs impairs immune response to androgen deprivation and leads to prostate neoplasia» ont été publiés dans la revue PLOS BIOLOGY, a permis de mettre en évidence le rôle majeur dans le cancer de la prostate du métabolisme des lipides dans la réponse à la thérapie hormonale chez des modèles souris.
Relevons tout d'abord qu'au stade métastatique, l’hormonothérapie devient le traitement de référence du cancer de la prostate, qui «est le cancer le plus fréquent chez l’homme», touchant en priorité les hommes âgés: ainsi, en 2017, 48 427 nouveaux cas par an ont été répertoriés (source Fondation pour la recherche médicale).
Ce cancer «est initialement causé par la transformation de cellules de la prostate et leur multiplication anarchique jusqu’à la formation d’une tumeur maligne», de sorte que, sans prise en charge précoce, «celle-ci va évoluer, des cellules cancéreuses vont se détacher, migrer vers d’autres organes et développer des tumeurs secondaires (métastases)», un stade où «l’hormonothérapie devient le traitement de référence», car «le cancer de la prostate est un cancer dit hormono-sensible, c’est-à-dire qu’il est stimulé par les hormones masculines: les androgènes» de sorte que «l'hormonothérapie a pour objectif de bloquer la production de celles-ci et donc en même temps leur effet 'activateur' du développement de la pathologie».
Cependant, l'étude ici présentée vient de mettre en évidence «chez un modèle souris qu’une telle thérapie pouvait déclencher un processus inflammatoire lorsque que le métabolisme des lipides présente un dysfonctionnement». De ce fait, «chez des sujets au métabolisme des lipides mal régulé, l’échappement de la tumeur à la thérapie hormonale pourrait être plus précoce par rapport aux autres patients atteints du même cancer».
Concrètement, l'étude a «travaillé sur des modèles de souris privées des molécules responsables de la régulation du cholestérol et des lipides (LXR pour Liver X Receptor)» et a analysé «la réponse de la prostate à la privation d’androgènes». Il est ainsi apparu «que chez les sujets privés de LXR, la castration induit une inflammation chronique de la prostate» qui «est consécutive à un dysfonctionnement des cellules immunitaires présentes dans la prostate». Comme «les mécanismes d’immuno-surveillance de cette glande sont mis en défaut», cela «conduit à la formation de lésions cancéreuses».
Au bout du compte, «les récepteurs LXRs contrôlent l’inflammation dans le tissu prostatique et leur absence ou dysfonctionnement contribue à l’émergence de tumeurs chez la souris traitée par hormonothérapie». Il en résulte «que, dans un contexte de modification de l’homéostasie du cholestérol, il existe un terrain favorable au développement de résistance vis à vis de l’hormonothérapie par un dérèglement de l’immuno-surveillance de la prostate».
Tags : Médecine, 2021, PLOS BIOLOGY, prostate, cancer, lipides, hormones, tumeurs, LXRs, hormonothérapie, androgènes, castration, inflammation, métastases
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