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Médecine: les bactéries commensales résidant dans les poumons pourraient être utilisées comme probiotiques dans le traitement des maladies respiratoires!____¤202012
Une étude, dont les résultats intitulés «Respiratory tissue-associated commensal bacteria offer therapeutic potential against pneumococcal colonization» ont été publiés dans la revue eLife, suggère que les bactéries commensales résidant dans les poumons pourraient être utilisées dans le traitement des maladies respiratoires comme probiotiques pour contrecarrer l’invasion pulmonaire par des bactéries pathogènes.
Relevons tout d'abord que «la flore commensale, également appelée microbiote indigène, est un ensemble complexe de bactéries et de protozoaires, situé sous la couche superficielle de la peau et sur une grande partie de la surface muqueuse (tissu caractérisé par la présence de mucus comme le mucus nasal et le mucus bronchique)». Ce microbiote, «présent dès la naissance», entretient «une relation commensale, c’est-à-dire une interaction biologique naturelle entre deux êtres vivants».
Des études récentes ont montré «que le microbiote bactérien confère une résistance à la colonisation contre les pathogènes bactériens». Ainsi, on sait «comment les bactéries commensales de l’intestin combattent les agents pathogènes». Dans ce contexte, comme «la manière dont les bactéries pulmonaires jouent ce rôle est moins claire», l'étude ici présentée s'est focalisé sur «le rôle du microbiote pulmonaire contre la colonisation du pneumocoque chez la souris».
Rappelons ici que «le pneumocoque est une espèce de bactérie du genre Streptocoque, un important pathogène humain», responsable notamment de nombreuses co-infections, qui, en particulier, «aggrave le taux de mortalité lors des épidémies de grippe». Par ailleurs, l'équipe de recherche auteure de ce travail a «découvert lors d’une précédente étude qu’une quantité importante de bactéries Lactobacillus, connues pour agir comme antimicrobiens et modulateurs du système immunitaire, existe dans le microbiote pulmonaire de souris saines».
Dans cette étude, «les bactéries Lactobacillus murinus (L. murinus) ont été identifiées dans le microbiote pulmonaire de souris par séquençage génétique et des techniques de microscopie avancées». Il a ensuite été observé que le traitement de souris avec L. murinus, après leur infection par le virus de la grippe A, «a créé une barrière contre les pneumocoques».
Concrètement, «lorsque des cultures de L. murinus sont exposées aux pneumocoques, la croissance de ce dernier est inhibée par la libération d’acide lactique», une activité antibactérienne, qui «ne se limite pas au pneumocoque», puisqu'elle «a également affecté S. aureaus, un agent pathogène qui peut causer des infections du sang, des os et des articulations, ainsi que des pneumonies».
Au bout du compte, comme le traitement des souris avec L. murinus à la suite d’une infection par la grippe A, indique que la bactérie constitue «une barrière contre la colonisation par les pneumocoques chez les animaux», cette observation «suggère que le microbiote pulmonaire pourrait être utilisé comme probiotiques pour contrer la colonisation du poumon par les bactéries pathogènes». Néanmoins, des études supplémentaires seront nécessaires «avant que cela puisse être exploré comme traitement potentiel chez l’homme».
Tags : Médecine, 2020, eLife, poumons, bactéries, probiotiques, microbiote, pneumocoques, Lactobacillus, pneumonies, mucus, streptocoques, acide lactique
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