• Médecine: les complications durant la grossesse, combinées à des gènes associés à la schizophrénie affectant le placenta, sont susceptibles de pouvoir mener à la schizophrénie!____¤201806

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Convergence of placenta biology and genetic risk for schizophrenia» ont été publiés dans la revue Nature Medicine, a permis de découvrir qu’environ un tiers des gènes associés à la schizophrénie s’expriment dans le placenta et que, s’il y a en plus des complications pendant la grossesse, ces gènes peuvent entraîner la schizophrénie: «plus précisément, le risque est multiplié par cinq par rapport à une personne présentant 'seulement' un risque génétique élevé».

     
    Rappelons tout d'abord que «la schizophrénie est en majeure partie d’origine génétique», mais comme «de nombreux gènes distribués un peu partout dans le génome sont impliqués», il est «difficile de déterminer la contribution précise de chacun». Par ailleurs, on sait «que bien qu’elle ne se manifeste en général qu’au début de l’âge adulte, la schizophrénie trouve son origine dans les stades précoces du développement, notamment pendant la grossesse» («les complications pendant la grossesse, y compris les infections virales chez la mère, multiplient par deux le risque ultérieur pour l’enfant de développer une schizophrénie, sans que l’on sache précisément pourquoi»).

     

    L'étude ici présentée laisse penser que des gènes associés à la schizophrénie qui s’expriment dans le placenta, affectent probablement «la capacité du placenta à résister au stress induit par son environnement» de sorte que «si la mère ou le bébé présentent des problèmes de santé sévères pendant la grossesse, les variantes des gènes associés à la schizophrénie pourraient s’exprimer dans le placenta et induire une inflammation ou affecter le développement du fœtus, augmentant ainsi le risque de schizophrénie plus tard dans la vie». Cela fait du placenta «le lien manquant entre les facteurs de risque maternels, le développement du cerveau du fœtus et l’émergence de troubles du comportement lors du développement».

     

    Pour aboutir à ces déductions, l'étude a examiné les données génétiques et les antécédents médicaux de 2038 schizophrènes et 747 sujets sains «pour détecter des complications durant la grossesse, comme une prééclampsie (tension artérielle dangereusement élevée chez la mère), une croissance anormalement faible du fœtus, un placenta praevia bloquant le col utérin, des césariennes pratiquées en urgence ou une rupture prématurée de la poche des eaux», des problèmes qui «surviennent dans 15 à 20 % des grossesses». Ensuite, elle a établi «des corrélations statistiques dans l’ensemble des données recueillies entre les complications durant la grossesse et les variations génétiques associées à la schizophrénie».

     

    Au bout du compte, il apparaît «que les complications durant la grossesse sont beaucoup plus susceptibles d’être associées au développement de la schizophrénie lorsqu’elles sont combinées à des gènes associés à la schizophrénie qui affectent le placenta (mais pas les autres organes)». En outre, «un risque génétique élevé est plus susceptible d’être associé à la schizophrénie s’il y a eu une complication pendant la grossesse». Cependant, «même lorsque des facteurs génétiques et des complications durant la grossesse coexistent, le risque de schizophrénie reste toujours inférieur à 15 % – ce qui est certes plus élevé que le risque pour la population en général (moins de 1 %), mais est loin d’être certain».

     

    En fait, cette étude suggère que de nombreux gènes incriminés dans la schizophrénie pourraient être associés à des problèmes liés au placenta «et affecteraient indirectement le cerveau pendant le développement fœtal via des dysfonctionnements du placenta». Plus généralement, la santé du placenta pourrait avoir «une influence majeure sur d’autres troubles neurodéveloppementaux qui ont une forte base génétique, comme l’autisme, le syndrome de la Tourette ou le trouble du déficit de l’attention (TDAH)», des troubles qui affectent «plus les hommes que les femmes, sans que l’on sache vraiment pourquoi»: en effet, cette étude montre que «les gènes liés à la schizophrénie sont plus susceptibles d’être exprimés dans le placenta chez les garçons que chez les filles, ce qui pourrait apporter un début de réponse sur la façon dont le sexe influe sur le risque».

     

    Soulignons pour finir que ces travaux pointent «l’importance de prévenir les complications durant la grossesse et de rendre le placenta plus résistant au stress», car «il est beaucoup plus facile de prévenir que de guérir».

     

     


    Tags Tags : , , , , , , , , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :