• Médecine: les mécanismes, liant la machinerie de réplication virale avec les organites membranaires induits par le Chikungunya au sein des cellules hôtes, ont été révélés!____¤202012

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Capping pores of alphavirus nsP1 gate membranous viral replication factories» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'observer par cryo-microscopie électronique les structures de la protéine 1 non structurale (nsP1) du virus du Chikungunya, qui révèlent avec des détails sans précédent les mécanismes qui sous-tendent l'association de la machinerie de réplication virale avec les organites membranaires induits par le virus au sein des cellules hôtes.

     

    Relevons tout d'abord que «le virus Chikungunya, et d'autres virus à ARN tels que le Dengue ou le Coronavirus, installent leurs machineries de réplication sur les membranes internes des cellules infectées, ce qui conduit à la production des génomes viraux».

     

    La protéine non structurelle 1 (nsP1) du Chikungunya, «responsable de cette invasion des membranes», est en mesure «de marquer les ARN viraux pour leur camouflage parfait, similaires aux ARNm cellulaires», de sorte que «le virus passe inaperçu dans les premières étapes de l'infection et trompe les cellules pour qu'elles produisent les protéines virales»: ainsi, lorsque «la cellule se rend compte qu'elle est infectée, le virus a déjà envahi toute la cellule et il est trop tard pour l'arrêter».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée constate en analysant «la structure de cette protéine nsP1 du virus du Chikungunya» qu'elle révèle «que l'attachement aux membranes se fait par la formation de macro-assemblages constitués de douze protéines identiques, en forme de pore», ces pores ouvrant l'entrée des compartiments viraux où les virus 'dissimulent' leurs génomes à la réponse immunitaire cellulaire».

     

    Alors que «les pores contrôlent l'accès aux organelles de réplication virale et assurent le marquage de l'ARN à sa sortie vers le cytoplasme cellulaire», l'analyse fine de la structure «révèle des détails sans précédent sur les mécanismes de la liaison membranaire, de l'assemblage des protéines et de l'activation de l'activité catalytique d'un virus à ARN». Il a été ainsi observé «que la protéine virale nsP1 est inactive sous sa forme monomèrique et que ce n'est que lorsqu'elle est assemblée sur les membranes cellulaires que l'activité est déclenchée ce qui permet à la protéine de "faire le bon travail au bon endroit"».

     

    En fin de compte, «l'élucidation de cette structure redéfinit les complexes de réplication du virus Chikungunya comme de véritables réacteurs de réplication, en principe capables de traiter simultanément douze molécules d'ARN, ce qui pourrait expliquer la forte infectivité de ces virus». Les détails atomiques étonnants de cette structure suggèrent que l'on peut envisager concevoir des stratégies ciblant «les protéines virales dans le contexte de leur association membranaire donc, finalement, dans leur état naturel actif».

     

     


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