• Médecine: les niveaux élevés de CCNA2 (l'ARNm codant pour la cycline A2) apparaissent représenter un marqueur pronostic favorable dans le cancer colorectal!____¤202101

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Cyclin A2 maintains colon homeostasis and is a prognostic factor in CRC» ont été publiés dans la revue Journal of Clinical Investigation, a permis, en de combinant l’analyse de modèles murins et une méta-analyse transcriptomique du cancer colorectal (CCR) pour évaluer le rôle de la cycline A2 dans ce cancer, de montrer que les niveaux élevés de CCNA2 (l'ARNm codant pour la cycline A2) peuvent représenter un marqueur pronostic favorable dans le CCR, alors que des niveaux élevés de cycline A2 ont, jusqu'ici, fréquemment été associés à un mauvais pronostic chez les patients cancéreux.

     

    Relevons tout d'abord que l'état pathologique des patients atteint par le cancer colorectal (CCR), qui «est l'une des principales causes de décès pathologique dans le monde avec une incidence croissante», peut être classé «en fonction du grade histologique de la tumeur (différenciation) et de l'étendue anatomique de la maladie (c.-à-d. la classification TNM, pour tumeurs / ganglions / métastases, stades I à IV), qui décrit la croissance tumorale dans la paroi du rectum ou du côlon (stade II), l’atteinte des ganglions lymphatiques régionaux (stade III) et la propagation métastatique à d'autres organes (stade IV)».

     

    Dans ce contexte, une méta-analyse «a identifié l'existence d'au moins 4 sous-types consensus moléculaires (CMS) distincts basés sur des profils d'expression génique spécifiques: le sous-type immunitaire (CMS1), canonique (CMS2), métabolique (CMS3) et mésenchymateux (CMS4)», ces différents CMS répondant «différemment aux traitements actuellement disponibles», de sorte que «seuls les patients de type CMS2 répondent bien aux thérapies conventionnelles».

     

    Concrètement, alors que la cycline A2, «un régulateur connu de la prolifération cellulaire», est «souvent utilisée comme marqueur de prolifération», jusqu'à présent, peu d'études avait «exploré le rôle de la cycline A2 dans le développement tumoral in vivo à l’aide de modèles murins génétiquement modifiés». De ce fait, en vue de «clarifier la fonction de la cycline A2 dans l'homéostasie du côlon et le cancer colorectal (CCR)», des souris, déficientes en cycline A2 dans les cellules épithéliales du côlon (CEC), ont été générées.

     

    Le côlon de ces souris particulières «présente des modifications architecturales de la muqueuse et des signes d'inflammation ainsi qu'une prolifération accrue des CEC associée à l'apparition de dysplasies (anomalies cellulaires) de bas et de haut grade».

     

    Il a été constaté que «les principaux événements déclencheurs de ces altérations correspondent à l’apparition de mitoses anormales et de dommages à l'ADN». En outre, il a été détecté «une activité accrue de la voie WNT canonique, une voie hautement conservée au cours de l'évolution», qui «régule les fonctions cellulaires clés, notamment la prolifération, la différenciation, la migration, la stabilité génétique, l'apoptose et le renouvellement des cellules souches et connue pour être dérégulée dans divers cancers, notamment le CCR».

     

    Il a aussi été observé que la suppression de la cycline A2 dans les CEC favorise «le développement de dysplasies et d'adénocarcinomes dans le modèle murin de cancer associé à la colite». L'étude a «également exploré le statut d’expression de la cycline A2 dans des échantillons cliniques de CCR au niveau des ARN messager et des protéines» et a «trouvé une expression plus élevée dans les tumeurs des patients de stade I et II par rapport à celles de stade III et IV».

     

    Au bout du compte, «une méta-analyse de 11 bases de données transcriptomiques comprenant 2239 tumeurs CCR primaires a révélé différents niveaux d'expression de CCNA2 (l'ARNm codant pour la cyclineA2), le sous-type CMS1 présentant l’expression la plus élevée alors que le sous-type CMS4, associé à un mauvais pronostic, exprime le taux le plus bas» et il s'est avéré qu'une «expression élevée de CCNA2 s'avère être un nouveau facteur de pronostic indépendant pour les tumeurs CCR».

     

    En conséquence, comme l'expression de la cycline A2 dans les tissus du CCR reflète des rôles distincts au cours de la carcinogenèse du côlon, tels que l’induction d’une prolifération cellulaire aux stades précoces, lorsqu'elle est fortement exprimée, mais favorisant l'agressivité aux stades suivants, lorsque les niveaux d'expression sont plus faibles», cette étude sur la cycline A2 illustre «la complexité du CCR», en montrant «qu'une protéine peut exécuter des fonctions distinctes aux différentes étapes du développement de la tumeur, ce qui complique la mise en place de stratégies thérapeutiques».

     

     


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