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Médecine: les sources naturelles de sucre contenues dans les plantes et les fruits consommés par les moustiques influencent la transmission du paludisme!____¤201608
Une étude, dont les résultats intitulés «Plant-Mediated Effects on Mosquito Capacity to Transmit Human Malaria» ont été publiés dans la revue PLOS Pathogens, a permis, pour la première fois, de mettre en évidence que les sources naturelles de sucre contenues dans les plantes et les fruits consommés par les moustiques influencent la transmission du paludisme.
Rappelons tout d'abord que le paludisme, qui est «dû à un parasite, Plasmodium falciparum, transmis à l’homme par des moustiques femelles (appelés vecteurs) du genre Anopheles», est la «maladie parasitaire la plus répandue au monde» (elle est «responsable de plus de 430 000 décès chaque année, dont 90 % sur le continent Africain»).
Alors que ces vecteurs «se nourrissent de sang (humain et animal), mais aussi de sources naturelles de sucres végétaux, comme le nectar des plantes», des recherches récentes «ont montré que cette alimentation sucrée avait un impact sur la durée de vie des moustiques». Afin d'en apprendre plus, l'étude ici présentée s'est focalisée sur «l'alimentation du moustique Anopheles coluzzii, un des vecteurs majeurs de Plasmodium falciparum en Afrique subsaharienne».
Plus précisément, «l’incidence des sources naturelles de sucre contenues dans différentes plantes sur les interactions entre le moustique et le parasite responsable du paludisme» a été analysée. Pour cela, des moustiques «ont été nourris en laboratoire, avec des sucres naturels, issus de nectars de plantes ornementales (Barleria lupilina et Thevetia neriifolia) et de fruits (mangue et raisin sauvage) collectés dans les jardins et parcs de la ville de Bobo Dioulasso (Burkina Faso)», tandis qu'un groupe de moustiques témoin a reçu «une solution d’eau glucosée à 5 %».
Ensuite, «24h après, les moustiques se sont vu offrir un repas de sang infecté par Plasmodium falciparum» et «pendant 14 jours (durée de développement du parasite dans le moustique)», l'alimentation «avec l’une des sources de sucre (fleur, fruit ou solution glucosée)» a été poursuivie.
Grâce à «des observations microscopiques combinées à une modélisation épidémiologique», il est alors apparu «que l’alimentation en sucres naturels influençait significativement le développement du parasite, la fécondité des moustiques ainsi que leur longévité»: plus précisément, «les vecteurs nourris à base de nectar de T. neriifolia ont montré une baisse de 30 % de leur capacité de transmission du paludisme, alors que ceux gorgés de nectar de L. microcarpa et de B. lupilina voyaient leur potentiel de transmission augmenter respectivement de 30 et 40 %».
Pour l'instant, les mécanismes d’actions précis sont inconnus (une hypothèse est «que des composés métabolites secondaires toxiques pour le parasite pourraient être impliqués»). Cependant, ces observations «laissent entrevoir de nouvelles stratégies de lutte contre le paludisme, comme par exemple la plantation d'espèces végétales qui affectent négativement la capacité vectorielle des moustiques».
Tags : Médecine, biologie, 2016, PLOS Pathogens, paludisme, Plasmodium falciparum, moustiques, Anopheles, sucres, nectar, plantes, fruits, mangue, raisin
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