• Médecine: les trimères de peptides beta-amyloïdes sont des agents auto-réplicatifs responsables de la formation de plaques amyloïdes typiques de la maladie d’Alzheimer! ____¤201908

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Production of seedable Amyloid-β peptides in model of prion diseases upon PrPSc-induced PDK1 overactivation» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis d'identifier les trimères de peptides beta-amyloïdes (Aß) comme étant des agents auto-réplicatifs et nucléants responsables de la formation de plaques amyloïdes typiques de la maladie d’Alzheimer.

     

    Relevons tout d'abord que «les maladies à prions (la maladie de Creutzfeldt-Jakob et son variant chez l’homme, l’Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB) ou maladie de la 'vache folle' chez l’animal) sont caractérisées par l’accumulation dans le cerveau d’une protéine anormale, la protéine prion scrapie (PrPSc), qui est toxique pour les neurones».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée révèle «que l’infection par les prions de souris ou de neurones murins en culture induit une forte production d’une autre catégorie de peptides neurotoxiques, les peptides caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, selon un mécanisme qui dépend de la suractivation de la kinase PDK1». Concrètement, «PDK1 suractivée provoque l’internalisation d’une enzyme protectrice, l’α-sécrétase TACE (ADAM17), qui ne peut plus cliver la protéine précurseur des peptides amyloïdes APP, favorisant alors la production des peptides par les ß et γ-sécrétases».

     

    Cependant, «même si l’infection à prions mène systématiquement à une surproduction des peptides par les neurones, leur dépôt dans le cerveau des souris n’est toutefois pas induit par la seule présence de PrPSc», puisque «la présence de trimères de peptides dans le liquide céphalo-rachidien des souris infectées par les prions» a été mis en évidence.

     

    Il apparaît que «ces trimères d’Aß, co-transmis avec la PrPSc, catalysent la formation de plaques amyloïdes à l’origine d’une pathologie mixte PrPSc/Ab qui accélère la neurodégénérescence».Il a été montré que «l’inhibition de PDK1 permet de réduire la charge en protéines amyloïdes neurotoxiques, la PrPSc et les peptides, et par conséquent les dépôts d’ dans le cerveau des souris infectées».

     

    En fait, «les plaques Aß sont bien évidemment rares dans les maladies à prions» et «il a été récemment reconnu que les plaques trouvées dans le cerveau de patients ayant contracté une maladie de Creutzfeldt-Jakob suite à des injections d’hormone de croissance contaminée par les prions étaient liées à la présence de peptides dans ces lots d’hormone».

     

    Notons ici «que la seule injection des trimères d’Aß dans le cerveau des souris n’induit pas la formation de ces plaques amyloïdes»: c'est «l'augmentation de production des peptides induite par la PrPSc et la présence des trimères d’Aß» qui doivent «converger pour la formation des plaques Aß».

     

    En fin de compte, «les travaux dépassent vraisemblablement le cadre des seules maladies à prions et trouvent écho pour la maladie d’Alzheimer»: plus précisément, alors que «les mécanismes à l’origine des plaques dans la maladie d’Alzheimer sont encore très peu élucidés», s’il s’avère que les trimères d’Aß sont aussi impliqués, ils pourraient «constituer des biomarqueurs prédictifs de la formation des plaques amyloïdes et être un indicateur du degré de sévérité de la maladie d’Alzheimer».

     

     


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