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Médecine: un capteur qui nourrit sans excès, la bactérie infectieuse, résistante aux traitements antibiotiques, Enterococcus faecalis, présente dans l’intestin, a été découvert!____¤202102
Une étude, dont les résultats intitulés «A Novel Enterococcus faecalis Heme Transport Regulator (FhtR) Senses Host Heme To Control Its Intracellular Homeostasis» ont été publiés dans la revue mBio, a permis de mettre en lumière un capteur qui nourrit, pour qu'elle puisse se développer ni trop, ni trop peu, la bactérie Enterococcus faecalis, présente dans l’intestin, qui fait partie des bactéries infectieuses résistantes aux traitements antibiotiques.
Relevons tout d'abord que, dans un contexte où «l'usage massif des antibiotiques a fait émerger des résistances chez les bactéries, rendant ces médicaments inefficaces», les chercheurs ont remarqué, ces dernières années, «que les antibiotiques tuent non seulement la bactérie responsable de l’infection, mais aussi une grande majorité des autres bactéries présentes dans notre corps, en particulier celles du microbiote intestinal». De plus, «il arrive que parmi les survivantes, certaines, initialement inoffensives, émergent et contaminent l’hôte». Parmi ces bactéries opportunistes, figure Enterococcus faecalis, «3e cause d’infection nosocomiale (i.e. contractée en milieu hospitalier au moment des soins)».
D'autre part, «comme beaucoup d’autres bactéries intestinales», Enterococcus faecalis «doit puiser dans son environnement une molécule qu’elle n’est pas capable de fabriquer, l’hème». Cependant, cette molécule, essentielle son développement lui est «toxique si elle est présente en trop grande quantité». C'est à cause de cela que l'étude ici présenté a analysé avec précision «la capacité d’Enterococcus faecalis à trouver dans l’environnement intestinal suffisamment d’hème pour subvenir à ses besoins tout en évitant les effets toxiques de cette molécule». Elle a ainsi pu découvrir «un mécanisme qui permet à la bactérie de détecter et mesurer la quantité d’hème disponible».
Afin de «comprendre comment E. faecalis survivait en présence d’une grande quantité d’hème, là où d’autres bactéries meurent», cette étude, au moyen d'expériences poussées de génomique, est parvenue à «découvrir une toute nouvelle pompe moléculaire chez cette bactérie, activée par un capteur qui détecte la quantité d’hème». Elle a, en outre, pu établir «comment et quand cette pompe est active : à faible concentration l’hème entre passivement dans la bactérie et lorsqu’il y en a trop, la pompe s’active et rejette l’hème en surplus hors de la bactérie».
En fin de compte, E. Faecalis est «capable de 'sentir' la présence d’hème et d’activer sa pompe pour éliminer ce qui pourrait lui être fatal». Ainsi, «la découverte de ce mécanisme de régulation du transport de l’hème chez Enterococcus faecalis permet une avancée dans la compréhension de la physiologie de cette bactérie pathogène opportuniste». Désormais, si l'on parvient à «montrer que ce mécanisme est indispensable à la survie d’Enterococcus faecalis lors des infections», son blocage «pourrait constituer une approche antibiotique novatrice et complémentaire aux traitements actuels».
Tags : Médecine, 2021, mBio, intestins, bactéries, capteurs, infections, traitements, antibiotiques, hème, Enterococcus, pathogènes, pompes, microbiote
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