Une étude, dont les résultats intitulés «Variation in cancer risk among tissues can be explained by the number of stem cell divisions» ont été publiés dans la revue Science, a permis d'établir un lien statistique entre l'apparition de 31 types de cancer et la fréquence des mutations génétiques aléatoires apparues lors de divisions cellulaires dans les différents organes.

Plus précisément, sur ces 31 types de cancers chez les adultes pris en compte par l'étude ici présentée, «environ les deux tiers (soit 22) pourraient être expliqués par des mutations génétiques aléatoires qui permettent aux tumeurs de grossir» tandis que le dernier tiers serait au contraire le fruit de facteurs génétiques ou d'un environnement défavorable.

Alors qu'on savait «depuis longtemps déjà que des cancers pouvaient survenir quand les cellules souches commettaient de petites erreurs en se reproduisant» (mutations), cette analyse, qui ne nie pas que des «mauvaises habitudes de vie» accroissent les risques de développer un cancer, est la première à tenter d'évaluer «la proportion de cancers déclenchés par ce processus, par rapport à celle due à la génétique ou à un environnement défavorable».

 Ces travaux mettent ainsi en lumière que le cancer (au même titre que la maladie d'Alzheimer) est en partie une maladie du vieillissement», car «plus on vit longtemps, plus les 'chances' de développer un cancer sont importantes».

L'étude montre en outre que, comme certains organes «présentent un nombre de divisions plus élevé que d'autres», dans ces organes le nombre de mutations aléatoires sera plus élevé et avec lui le risque d'avoir un cancer également.

Pour finir, soulignons que cette analyse, qui «ne prend pas en compte le cancer du sein, le plus fréquent chez les femmes, ni celui de la prostate, le deuxième plus courant chez les hommes», comporte de ce fait «un biais de taille».