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Médecine: un nouveau peptide, actif dans la maladie d'Alzheimer, a été identifié, alors que, depuis trente ans, tous les efforts se sont concentrés sur l'amyloïde-β!____¤201509
Une étude, dont les résultats intitulés «η-Secretase processing of APP inhibits neuronal activity in the hippocampus» ont été publiés dans la revue Nature, a permis d'identifier un nouveau peptide actif dans la maladie d'Alzheimer, alors que, jusqu'à présent, tous les efforts se sont concentrés sur l'amyloïde-β qui «s'accumule en formant des plaques dans les neurones des patients».
Rappelons tout d'abord, que la maladie d'Alzheimer «est associée à l'apparition d'agrégats neurotoxiques (plaques amyloïdes, accumulation de protéine tau) dans les neurones de l'hippocampe» qui «se propagent ensuite dans tout le cerveau». L'analyse de ces plaques a révélé, il y a plus de trente ans, «qu'elles sont composées de peptides amyloïde-β, eux-mêmes issus du découpage d'une protéine précurseur nommée APP».
L'étude ici présentée a, en fait, découvert «que la protéine APP peut être découpée autrement», ce qui génère un autre peptide, nommé amyloïde-η (êta), qui «avait échappé à toute détection depuis trente ans» bien qu'il soit produit de façon constitutive dans le cerveau «en plus grande quantité que l'amyloïde-β» et «perturbe les fonctions neuronales».
Plus précisément, il est apparu que l'amyloïde-η, «identifié à la fois dans le cerveau de souris modèles pour la maladie et dans celui de patients», diminue, comme l'amyloïde-β, «le renforcement des synapses nécessaire à la mémorisation, ce type de plasticité étant «appelé potentialisation à long terme (LTP en anglais)». Cependant, «contrairement à l'amyloïde-β qui rend les neurones hyperactifs, l'amyloïde-η les rend plus difficilement excitables».
On peut donc avancer, au vu de sa neurotoxicité, que l'amyloïde-η est impliqué dans le mécanisme de la maladie d'Alzheimer, bien que d'autres travaux soient nécessaires pour déterminer l'impact de ce nouveau peptide sur les déficits cognitifs.
Cependant, dès maintenant, cette découverte a «des conséquences immédiates sur les essais cliniques en cours, dont la plupart visent à réduire la quantité d'amyloïde-β dans l'espoir d'enrayer la perte de mémoire», car si l'étude a confirmé que «l'inhibition de cette enzyme permet de réduire la production d'amyloïde-β», elle a aussi montré que cela s'accompagne d'une augmentation massive d'amyloïde-η.
Il est donc très probable, par exemple, qu'un de ces essais cliniques qui «étudie l'inhibition de la β-sécrétase, une enzyme clé qui est impliquée dans la formation d'amyloïde-β» soit une stratégie thérapeutique nocive pour le cerveau «par l'action exagérée d'amyloïde-η sur les neurones».
Tags : Médecine, 2015, Nature, cerveau, hippocampe, amyloïde-η, amyloïde-β, APP, Alzheimer, plaques amyloïdes, LTP, plasticité, protéine Tau, neurotoxicité
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