• Médecine: un traitement de courte durée avec des androgènes permet de réduire significativement la sévérité de l'asthme allergique en ciblant les ILC2!____¤202105

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Targeting androgen-signaling in ILC2s protects from IL-33-driven lung inflammation, independently of KLRG1» ont été publiés dans la revue Journal of Allergy and Clinical Immunology, a permis de mettre en évidence qu'un traitement de courte durée avec des androgènes permet de réduire significativement la sévérité de l'asthme allergique en ciblant un médiateur central de la pathologie, les ILC2, (cellules lymphoïdes innées de type 2) y compris chez les souris femelles.

     

    Relevons tout d'abord que l'asthme allergique «est une pathologie respiratoire hétérogène caractérisée par une inflammation chronique des voies respiratoires inférieures, une hyperréactivité et un remodelage des voies bronchiques». A ce jour, cette maladie respiratoire est «plus fréquente dans le monde avec environ 235 millions de personnes atteintes selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)».

     

    Elle affecte, en France, «10 % de la population enfantine et 6% de la population adulte avec des disparités de sexe», puisque «alors que l'asthme est plus fréquent chez les garçons de la naissance à la puberté, il s'aggrave et devient plus répandu chez les femmes après la puberté». Ainsi, «des études récentes convergent en faveur d’un rôle bénéfique des androgènes dans l’asthme chez la souris et l’Homme, mais les mécanismes et la cible cellulaire des androgènes dans les poumons restent encore à définir».

     

    Dans ce contexte, les cellules lymphoïdes innées du groupe 2 (ILC2), qui «sont présentes au niveau des tissus barrières comme la peau, l’intestin et les poumons où elles se maintiennent de manière autonome à l’âge adulte», sont «récemment apparues comme des médiateurs centraux de l'asthme allergique». Les ILC2 agissent, à la suite de «la lésion de l'épithélium bronchique par des allergènes», «comme première ligne de défense immunitaire en produisant très rapidement des cytokines de type Th2, comme l’IL-5 et l’IL-13, et des protéines impliquées dans la réparation tissulaire».

     

    Dans le prolongement de la découverte, en 2017, «que les androgènes, naturellement présents en grande quantité chez les souris mâles, diminuent le nombre et les fonctions des ILC2 pulmonaires», l'étude ici présentée démontre «qu'un traitement de courte durée avec des androgènes permet de diminuer significativement le nombre d'ILC2 dans les tissus pulmonaires de souris femelles et de réduire efficacement la sévérité de l’inflammation pulmonaire induite par l’activation des ILC2s en réponse à de multiples stimuli incluant des allergènes».

     

    Il apparaît, en outre, que «cet effet est maintenu en l’absence de lymphocytes T et B, suggérant un effet intrinsèque dans les ILC2s. C'est le cas, car «les androgènes ciblent directement les ILC2 qui expriment un récepteur aux androgènes fonctionnel». De ce fait, en vue d'analyser «le rôle du récepteur inhibiteur KLRG1 dans l'inhibition de l‘inflammation induite par les ILC2 pulmonaires chez les mâles», des souris déficientes pour ce gène ont été créées, «à l’aide de la technique des ciseaux moléculaires CRISPR/Cas9».

     

    Au bout du compte, «cette étude apporte la preuve de concept qu'un traitement ciblant le récepteur aux androgènes dans les ILC2s, y compris chez les souris femelles, peut jouer un rôle bénéfique dans l'asthme allergique, renforçant la notion émergente du rôle protecteur des androgènes dans cette pathologie».

     

     


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