• Médecine: un vaccin, modifiant la composition du microbiote intestinal chez l’animal, protège contre l’apparition de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin!____¤201912

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Flagellin-elicited adaptive immunity suppresses flagellated microbiota and vaccinates against chronic inflammatory diseases» ont été publiés dans la revue Nature Communications et sont disponibles en pdf, rapporte qu'un vaccin, modifiant la composition et la fonction du microbiote intestinal chez l’animal, permet de protéger contre l’apparition des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et contre certaines dérégulations métaboliques, telles que le diabète ou l’obésité.

     

    Relevons tout d'abord que «les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin, comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, sont associées à des anomalies du microbiote intestinal chez l’animal et chez l’homme»: en fait, les personnes concernées «présentent le plus souvent une moindre diversité bactérienne au sein de leur flore intestinale, mais également un excès de bactéries exprimant une protéine appelée flagelline, qui favorise leur mobilité», ce qui «leur permet notamment de pénétrer dans la couche de mucus qui recouvre la paroi intestinale et qui est normalement stérile».

     

    Plus précisément, cette couche de mucus «est censée former un mur hermétique aux bactéries entre l’intérieur du tube digestif et le reste de l’organisme, le protégeant ainsi du risque d’inflammation lié à la présence des milliards de bactéries de la flore intestinale». De plus, «de précédents travaux avaient déjà montré qu’au sein de cette couche de mucus, on trouve naturellement des anticorps, dont certains dirigés contre la flagelline», ce qui «signifie que l’organisme développe spontanément une protection immunitaire contre la flagelline, qui permet de contrôler la présence des bactéries qui l’expriment».

     

    Dans ce contexte, l'étude ici présentée a eu pour objectif de «stimuler cette production d’anticorps anti-flagelline afin de réduire la présence de bactéries exprimant la flagelline dans le microbiote intestinal, dans le but de diminuer le risque d’inflammation chronique». Pour cela de la flagelline a été administrée «par voie péritonéale à des souris, induisant ainsi une forte augmentation des anticorps anti-flagelline, notamment au niveau de la muqueuse intestinale». Puis un protocole «visant à induire une inflammation intestinale chronique chez ces animaux» a été appliqué.

     

    Il est ainsi apparu «qu’une immunisation contre la flagelline permettait de protéger significativement les animaux contre l’inflammation intestinale» et «une analyse fine du microbiote et de leurs intestins a montré, d’une part, une réduction de la quantité de bactéries exprimant fortement la flagelline et d’autre part, l’absence de ces bactéries dans la muqueuse intestinale, par opposition au groupe non vacciné».

     

    L’excès de flagelline dans le microbiote intestinal ayant également été associé à des désordres métaboliques, notamment au diabète et l’obésité, les chercheurs ont testé leur stratégie vaccinale chez des souris exposées à un régime riche en graisse. Alors que les animaux non vaccinés ont développé une obésité, les animaux vaccinés ont été protégés.

     

    Au bout du compte, «cette stratégie vaccinale est envisageable chez l’homme, puisque de telles anomalies de microbiote ont été observées chez les patients atteints de maladies inflammatoires et métaboliques», mais il faudra pour cela entreprendre une série de travaux supplémentaires.

     

     


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