Une étude, dont les résultats intitulés «Severe viral respiratory infections in children with IFIH1 loss-of-function mutations» ont été publiés dans la revue PNAS, a permis de montrer qu'une mutation génétique augmente la sévérité des rhumes chez les enfants.

Notons tout d'abord que, si «les refroidissements non liés à la grippe sont en général bénins», il y a «2% de chaque génération d'enfants» qui «finit quand même à l’hôpital suite à une infection virulente» et qu'au«niveau mondial, ces problèmes respiratoires provoquent 20% de la mortalité infantile».

L'étude ici présentée a «découvert une cause de ces complications»: des mutations d'un gène, appelé IFIH1, qui participe à la reconnaissance de certains virus responsables du refroidissement. Plus précisément, alors que ce gène permet normalement, «de reconnaître l'ARN viral, un type d'information génétique cousin de l'ADN», les mécanismes «qui, chez les enfants porteurs d'une mutation d'IFIH1, empêchent leur système immunitaire de combattre efficacement l'infection virale» ont pu être identifiés.

Pour ce faire, «les cas d'enfants qui ont eu besoin de soins intensifs suite à une infection respiratoire sévère (bronchiolite ou pneumonie) provoquée par un virus» ont été analysés. Pour «pouvoir se concentrer sur les causes génétiques», les bébés prématurés et les enfants souffrant de maladies chroniques ont été exclus de la recherche. Il est ainsi apparu que «sur les 120 enfants inclus dans l'étude, huit portaient des mutations du gène IFIH1».

La protéine, encodée par ce gène, «se fixe sur l'ARN du germe et déclenche une cascade de signaux moléculaires permettant une réaction immunitaire efficace». Un certain nombre «de microbes responsables des refroidissements, tels que le virus respiratoire syncytial (RSV) ou les rhinovirus», est ainsi reconnu. Au bout du compte, trois mutations différentes d'IFIH1, qui «rendent la protéine incapable de reconnaître les virus, ce qui empêche le corps de se défendre», ont été identifiées.