• Médecine: une stratégie thérapeutique, qui a abouti à ralentir chez des souris l’agrégation de prions, a pratiquement doublé leur durée de vie après infection!____¤201509

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Structure-based drug design identifies polythiophenes as antiprion compounds» ont été publiés dans la revue Science Translational Medicine, a abouti à ralentir chez des souris l’agrégation de prions, des protéines anormales infectieuses, en doublant pratiquement leur durée de vie après infection.

     

    Rappelons tout d'abord que «l'agrégation anormale de protéines dans le cerveau est aujourd’hui identifiée comme un facteur clé dans de multiples maladies, notamment celles d’Alzheimer, de Parkinson ou de Creutzfeldt-Jakob (l’équivalent humain de la maladie de la 'vache folle')».

     

    Pour lutter contre les agrégats de protéines, on peut envisager deux stratégies: la première «consiste à les casser, mais cette tactique est risquée, car elle multiplie les petits bouts de protéine susceptibles de propager la maladie», tandis que la seconde «est d'essayer de les stabiliser à l’aide de molécules qui s’y lient, afin d’arrêter la progression de la maladie».

     

    Comme les prions «notamment responsables des encéphalopathies spongiformes transmissibles, telle la maladie de Creutzfeldt-Jakob» provoquent aussi, de leur coté, une agrégation anormale de protéines dans le cerveau, cette étude s'est focalisée sur la seconde stratégie, en commençant par inoculer des prions dans le cerveau de souris «où ils ont commencé à s’agréger».

     

    A partir de là, «toute une variété de composés de la famille des polythiophènes» a été testée pour essayer de les stabiliser. Comme certains se sont révélés efficaces, «les caractéristiques structurelles permettant une liaison optimale aux agrégats de protéines» ont pu être déduites.

     

    Ensuite, des simulations et des analyses ont été effectuées, «avec un spectromètre par résonance magnétique nucléaire (sur des agrégats de prion pathogène de champignon, considéré comme un bon modèle de ceux impliqués dans les maladies animales et qui présente l'avantage d’être moins dangereux à manipuler et d’avoir une structure mieux connue)», en vue de préciser «la façon dont les charges électriques réparties sur les polythiophènes et les agrégats protéiques interagissent».

     

    A partir de ces résultats, de nouveaux polythiophènes «dont la configuration maximise la force de la liaison» ont été fabriquées et testées. Ces nouvelles molécules se sont révélées très efficaces «pour se fixer aux agrégats de prions et pour les empêcher de se propager», puisque «la durée de vie des souris après l’infection a été prolongée de près de 90% (120 jours contre un peu plus de 60 sans traitement)» et que l'analyse post mortem des souris a révélé que leur cerveau «était moins endommagé et contenait moins d’agrégats de protéines».

     

    Il en résulte de cette étude que «les polythiophènes sont de bons candidats pour traiter les maladies à prions» et également «l’ensemble de celles où les protéines s’agrègent» comme la maladie d’Alzheimer.

     

     


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