Des travaux, dont les résultats ont été publiés dans la revue Nature Medicine, ont permis de développer une technique, basée sur la surfusion, qui allonge considérablement la durée de conservation possible d'un foie de rat avant sa transplantation.

Si ce procédé pouvait être appliqué à l'espèce humaine, il faciliterait la logistique du don et de la greffe d'organes, et augmenterait le nombre potentiel de receveurs.

La technique de surfusion (supercooling) employée «consiste à congeler l'organe sans le solidifier», en imprégnant le foie «de composés antigels non toxiques qui permettent de refroidir ses cellules à -6 °C sans qu'elles ne gèlent». De la sorte, «des foies de rat ont pu être conservés jusqu'à 4 jours au lieu de 24 heures habituellement».

Alors qu'aucun foie n'est viable «après trois jours de conservation par les méthodes traditionnelles», après avoir reçu un foie «prélevé 3 et 4 jours avant la greffe», respectivement 100 % et 60 % des rats ont survécu trois mois après cette opération.

Cependant, si elle est prometteuse, cette technique de surfusion est «plus complexe que les pratiques courantes», car elle nécessite de «maintenir l'organe vivant, au moyen de fluides nutritifs». Ceux-ci «sont prodigués au greffon par une machine sur une durée d'une heure avant sa surfusion, puis trois heures après son réchauffement».

Comme, «chez l'Homme, le délai actuel entre le prélèvement de l'organe sur le donneur et son implantation sur le receveur n'excède généralement pas une douzaine d'heures», un allongement de cette durée «permettrait de transplanter des patients situés à des distances de leur donneur supérieures aux limites géographiques actuelles et de laisser plus de temps aux équipes médicales pour préparer le receveur à la greffe».

De plus, cette méthode «pourrait être adaptée à d'autres organes tels que les reins, le cœur et les poumons», moyennant certaines adaptations.