Une étude, dont les résultats intitulés «SCENITH: A Flow Cytometry-Based Method to Functionally Profile Energy Metabolism with Single-Cell Resolution» ont été publiés dans la revue Cell Metabolism, a permis de mettre au point une technique qui, en permettant de connaître l’état énergétique des cellules, pourrait aider à personnaliser les thérapies anti-cancéreuses.

Relevons tout d'abord que «les immunothérapies, qui consistent à mobiliser le système immunitaire pour qu’il reconnaisse les cellules cancéreuses et les détruise, sont une approche prometteuse pour lutter contre les cancers». Cependant, comme «l’environnement tumoral peut être hostile aux cellules immunitaires en les privant de leur source d’énergie», l’efficacité de ces traitements s'en trouve limitée: «actuellement, seul un tiers des patients répond aux traitements par immunothérapie». Il en ressort que «l'état énergétique des différents types de cellules immunitaires» est «un marqueur de leur activité, et en particulier de leur action pro- ou anti-tumorale».

Alors qu'il devenait «indispensable de disposer d’une méthode simple pour caractériser le profil énergétique des cellules immunitaires provenant d’échantillons de tumeurs» pour «augmenter l’efficacité des immunothérapies», l'étude ici présentée a mis au point une méthode, appelée SCENITH, qui «permet d’identifier les sources d’énergie dont dépend chaque type de cellule présent dans la tumeur, et en particulier les besoins spécifiques des cellules immunitaires dans cet environnement hostile».

Cette méthode «utilise comme marqueur de l’état énergétique des cellules leur niveau de synthèse de protéines, ce processus consommant la moitié de l’énergie dans une cellule». Concrètement, «l'échantillon prélevé par biopsie est séparé en différents lots, chacun étant traité par un inhibiteur d’une des voies métaboliques permettant aux cellules de produire de l’énergie». Ensuite, le niveau de synthèse de protéines est «analysé dans un cytomètre de flux, qui permet en outre de différencier les différents types de cellules présentes dans l’échantillon et d’identifier les marqueurs qu’elles portent à leur surface, cibles des thérapies».

Au bout du compte, «la méthode SCENITH permet d’identifier l’état énergétique de chaque cellule de la tumeur, qu’elle soit immunitaire ou cancéreuse, ainsi que les sources d’énergie et les voies métaboliques dont elle dépend». De ce fait, SCENITH a «vocation à personnaliser les traitements en exploitant les forces de la réponse immunitaire et les faiblesses de la tumeur de chaque patient».