• Médecine: une thérapie contre la maladie de Charcot-Marie Tooth a été mise au point chez les souris modèles de cette maladie!____¤202103

     

    Une étude, dont les résultats intitulés «Squalenoyl siRNA PMP22 nanoparticles are effective in treating mouse models of Charcot-Marie-Tooth disease type 1 A» ont été publiés dans la revue Communications Biology, a permis de mettre au point une thérapie contre la maladie de Charcot-Marie Tooth chez la souris modèle de cette maladie, qui est fondée sur la dégradation de l’ARN codant pour la protéine spécifique dont la surexpression est à la source de la maladie de Charcot-Marie Tooth.

     

    Relevons tout d'abord que la maladie de Charcot-Marie Tooth, qui touche le nerf périphérique et entraine une paralysie progressive des jambes et des mains, est la maladie neurologique héréditaire la plus fréquente au monde. Alors qu'aucun traitement n’est aujourd’hui disponible, l'étude ici présentée a pu, au bout de «plus de dix ans de recherche», élaborer «une thérapie, à base d’ARN, permettant à des souris de retrouver toute leur mobilité».

     

    Concrètement, la protéine spécifique dont la surexpression est à la source de la maladie de Charcot-Marie Tooth, appelée PMP22, provoque le développement de la maladie génétique Charcot-Marie Tooth de type 1A lorsqu'elle «est fabriquée en quantité deux fois plus importante que la normale». Tout l’enjeu était «donc de réussir à normaliser l’expression de cette protéine chez les personnes atteintes de la maladie de Charcot-Marie Tooth».

     

    Pour y parvenir l'étude a cherché à dégrader l'ARN codant pour la protéine PMP22 en utilisant d’autres petits ARN capables d’interférer avec l'ARN codant pour la PMP22 afin de conduire à sa dégradation ou à la diminution de sa traduction en protéine. La difficulté résidait dans la nécessité «de stabiliser ces petits ARN, dit interférents (ou siARN), qui se dégradent très rapidement dans l’environnement biologique».

     

    Pour cela, l'étude les a «couplés avec une autre molécule, le squalène, classiquement utilisée en cosmétologie ou en pharmacologie» car le squalène, biocompatible et biodégradable, forme dans l’eau des nanoparticules qui protègent les siARN de toute dégradation, tout en permettant un contrôle de la taille des particules formées et de la quantité de siARN injectée.

     

    Il a ensuite été constaté, sur des souris modèles de cette maladie, «que l’injection de ces ARN interférents permettait la restitution complète et rapide de l’activité locomotrice et de la force des souris». En fait, «les siARN pénètrent dans les nerfs périphériques, renforcent la couche de myéline autour de ces nerfs et normalisent la vitesse du signal nerveux». En outre, il est apparu que «l'effet du traitement perdure trois semaines pour les formes graves et plus de dix semaines pour les formes plus légères de la maladie».

     

    En fin de compte, ce travail «constitue la preuve de concept d'une nouvelle médecine de précision fondée sur la normalisation par siARN de l'expression d’un gène surexprimé». Désormais, elle devra être développée «chez l’humain avec des études pré-cliniques et cliniques».

     

     


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