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Neurologie: chez la souris, l'environnement social et l'activité de certains neurones ont un rôle déterminant dans l'émergence de l'individualité! ____¤201808
Une étude, dont les résultats intitulés «Social interactions impact on the dopaminergic system and drive individuality» ont été publiés dans la revue Nature Communications, a permis de montrer que, chez les souris, certains traits de caractère stables peuvent s'inscrire dans l'activité même des neurones d'un individu et se voir modifiés lorsque change la composition de son groupe.
L'idée que l'individualité (définie «comme l'ensemble des différences de comportement relativement stables dans le temps entre individus d'une même espèce») «n'est pas le propre de l'Homme» a pu au départ «rebuter les biologistes», mais, aujourd'hui, il est «admis qu'elle se rencontre chez toutes les espèces animales».
Bien que le processus dit d'individuation soit sous-tendu «par des composantes génétiques et développementales», cette étude fait en réalité apparaître, chez la souris, «que l'environnement social et l'activité de certains neurones ont aussi un rôle déterminant dans l'émergence d'individus distincts».
Pour arriver à cette conclusion, la vie des habitants de 'Souris City' a été analysée: plus précisément, 'Souris City' est «un dispositif expérimental novateur offrant deux lieux de vie en commun aux animaux, et la possibilité de leur faire passer un test un par un, sans intervention humaine».Différentes 'personnalités' parmi les souris ont été identifiées à partir du test: il consistait à les confronter à un labyrinthe en T «où elles devaient choisir entre deux bras menant, à de l'eau normale pour l'un ou à de l'eau sucrée pour l'autre». Comme les deux positions étaient alternées régulièrement, deux stratégies radicalement différentes ont émergé face à ce problème: «certaines souris variaient très souvent leur choix, d'autres presque jamais».
Il est d'abord apparu «que le type de comportement adopté par chaque individu était corrélé au fonctionnement des neurones producteurs de dopamine, impliqués notamment dans la prise de décision» (par exemple, les souris qui alternaient le plus «présentaient une activité dopaminergique plus faible»). L'étude en conclut «qu'il y a une inscription biologique de l'individualité des souris».
Ensuite, «pour comprendre le rôle de l'environnement social des souris sur le développement de ces différentes individualités», la composition des groupes de Souris City a été modifiée. Plus précisément, les individus qui adoptaient la même stratégie au test ont été regroupés: «ceux qui alternaient peu d'un côté, et ceux qui alternaient beaucoup d'un autre».Il a alors été constaté «après quelques semaines», que «les rôles étaient redistribués au sein de chaque groupe» puisque «certaines souris variant peu leur choix étaient devenues les plus exploratrices de leur nouveau groupe, et vice versa». En outre, «ce changement de comportement est corrélé à une modification de l'activité du système dopaminergique des souris».
En conséquence, ces observations laissent penser «que, loin d'être figés, les mécanismes de prise de décision, les registres comportementaux, mais aussi le niveau d'activité des structures nerveuses de chaque individu s'adaptent en fonction de la structure sociale dans laquelle ils évoluent».
Ainsi, en prouvant «que l'environnement social contribue aux différences entre les individus», cette étude «a des implications en sociologie, en psychologie, en biologie mais aussi en médecine» puisque, en particulier, les facteurs sociaux ont «un rôle dans le développement de pathologies psychiatriques telles que l'addiction».
Tags : Neurologie, médecine, 2018, Nature Communications, environnement social, décisions, neurones, dopamine, souris, choix, tests, comportements
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